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Guinée équatoriale : une nouvelle stratégie pour éradiquer la tuberculose

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Le taux de dépistage de la tuberculose en Guinée Équatoriale a connu une augmentation significative passant de 34 % à 87 % entre 2020 et 2023. Selon les autorités, ce progrès s’inscrit dans le cadre d’une stratégie nationale soutenue par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’adoption d’outils de diagnostics de pointe.

Les experts du pays ont ainsi reçu des outils sophistiqués tel que  l’appareil GeneXpert, fourni par l’OMS. « Ces nouveaux dispositifs permettent un diagnostic précoce, rapide et précis, notamment pour la tuberculose multirésistante (TB-MR), et bénéficient particulièrement aux populations les plus vulnérables », souligne la Dre Ana Bella Ekiri, responsable du programme tuberculose et VIH au Bureau de l’OMS en Guinée Équatoriale.

Le GeneXpert permet de détecter la tuberculose en seulement deux heures, contre plusieurs semaines avec les méthodes traditionnelles. Ces tests ont permis de doubler le signalement des cas de TB-MR, révélant des taux élevés dans les prisons et hôpitaux, où la promiscuité favorise la transmission. En 2023, 95 % des patients tuberculeux ont été diagnostiqués à l’aide de tests rapides. Toujours en 2023, le pourcentage de patients atteints de multirésistance a atteint 92 % des cas diagnostiqués, soulignant l’urgence de cette crise de santé publique.

Malgré une hausse des cas de TB-MR depuis 2017, la Guinée Équatoriale redouble d’efforts pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) visant l’élimination de la tuberculose d’ici 2030. L’OMS, grâce à l’appui de Marathon Oil Company, continue d’apporter une assistance technique et logistique, en mettant l’accent sur la lutte contre la multirésistance. Des formations spécialisées, la mise à jour des lignes directrices cliniques, l’intégration du diagnostic et du traitement de la tuberculose dans les unités de prise en charge du VIH, ainsi qu’une recherche proactive des cas non diagnostiqués au sein des communautés, sont au cœur de cette intervention.

L’OMS a egalement renforcé les capacités locales en faisant des supervisions régulières sur le terrain et en appuyant la formation de 50 professionnels de la santé pour améliorer la gestion des cas de TB-MR.

« La formation nous a permis de détecter la tuberculose plus tôt et d’éviter les traitements tardifs, ce qui a considérablement amélioré la prise en charge des malades », précise le Dr Manuel Eyene Bacale Ayeto, coordinateur régional de la lutte contre les IST, le VIH/sida, la tuberculose et l’hépatite virale en Guinée Équatoriale.

L’OMS et les autorités sanitaires locales travaillent également à rendre les services de dépistage et de traitement accessibles dans tous les centres de santé du pays, y compris dans les unités de traitement du VIH. La co-infection tuberculose/VIH reste la principale cause de mortalité chez les personnes vivant avec le VIH dans la Région africaine.

L’approche intégrée du guichet unique, qui combine soins pour la tuberculose et le VIH, a également contribué à améliorer les résultats des traitements. « Pour arrêter la progression de la tuberculose, nous avons élargi l’accès au traitement et renforcé les efforts de prévention, notamment pour les personnes vivant avec le VIH, les contacts des patients atteints de tuberculose et d’autres groupes à haut risque », ajoute la Dre Ayecaba.

Depuis 2022, le taux de réussite des traitements a progressé, passant de 67 % en 2020 à 74 % en 2023. La Guinée Équatoriale prévoit d’établir un laboratoire national de référence pour la mise en culture des souches de TB-MR, afin de renforcer la capacité du pays à répondre efficacement à cette crise sanitaire.

Essama Aloubou




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