Le Maroc célèbre la Tabaski ce vendredi 6 juin. Appelée « Aïd el-kebir », cette fête réunit chaque année les familles autour du sacrifice du mouton.
Mais pour cette édition, le roi Mohammed VI a appelé les Marocains à renoncer à l’abattage rituel pour préserver le cheptel, affaibli par des années de sécheresse.
Au marché central, rapporte RFI, les boucheries tournent au ralenti : « Il y a des clients qui ont acheté le mouton vivant et d’autres qui l’ont égorgé avant l’Aïd. C’est n’importe quoi. Le sacrifice est annulé », déplore un boucher.
Depuis quelques jours, la presse marocaine se fait l’écho de tentatives de contournement des directives royales.
Des moutons ont été saisis, des camions remplis de bêtes ont été interceptés à la sortie des grandes villes, des marchés aux bestiaux ont été fermés par les autorités.
« Ces gens ont fait augmenter les prix de la viande de mouton. La fête n’est pas annulée, on va aller à la prière, voir la famille, les amis, se rassembler, espère le boucher. Ce n’est pas parce qu’on n’égorge pas qu’il n’y a pas de fête. »
Quelques mètres plus loin, Mohamed, serveur dans un restaurant, est du même avis : cette année, il va célébrer l’Aïd, mais sans mouton.
« On va acheter des morceaux de viande de mouton ou de bœuf. On passera la fête ensemble et chacun rentrera chez soi », dit-il.
Il défend l’appel lancé par le roi Mohammed VI : « Le cheptel est maigre et les prix sont élevés. Il y a des gens qui ont les moyens d’acheter et d’autres non. Donc il a bien fait, en faisant ça on sera sur un pied d’égalité. »
Pour rappel, le cheptel marocain a perdu plus d’un tiers de ses effectifs depuis 2016, conséquence notamment de la sécheresse et de la hausse des prix des aliments pour bétail.