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Sébastien Vondolly: « de la nécessité d’intégrer les ouvrages togolais dans le système éducatif »

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La littérature togolaise a pris un envol remarquable. On note une floraison d’œuvres et de maisons d’édition. Même si de gros efforts restent à faire, il faut noter aujourd’hui qu’elle fait parler d’elle. Sébastien Vondoly,  l’un des acteurs, Directeur de maison d’édition, a accepté nous livrer ses impressions sur les réalités de ladite littérature. « Il faut nécessairement que les œuvres d’auteurs togolais soient intégrées dans les programmes scolaires. Bien sûr des œuvres de bonne qualité ! Et c’est l’œuvre des décideurs, c’est-à-dire les inspecteurs de l’enseignement à chaque degré de l’éducation nationale », a déclaré ce dernier dans un entretien exclusif avec Africa Top Success, dont voici l’intégralité

Présentez-vous à nos lecteurs

Me présenter, a toujours été un exercice difficile. Je me nomme Kodzo Adzewoda VONDOLY, écrivain, éditeur. Sans oublier que je porte aussi la casquette de journaliste, pour avoir fait une dizaine d’années avant de me consacrer entièrement à la littérature dès 2016. Je suis donc le Directeur général des Editions Continents, puis Président du Cénacle, Association de la Nouvelle Génération d’Ecrivains Africains qui célèbre ses dix ans d’existence en août 2018.

Pouvez-vous donc nous parler brièvement de la littérature togolaise ?

La littérature togolaise, je dois dire honnêtement qu’elle se porte très bien. Elle a pris un envol considérable depuis la dernière décennie. Cela peut se voir simplement d’abord par la floraison des œuvres d’auteurs togolais, ensuite par les nombreux événements projetés pour sa promotion. Ce qui n’était pas le cas avant l’année 2000. A vrai dire, la littérature semble occuper une place très importante dans la vie des Togolais.

Son évolution et sa place dans l’éducation scolaire …

La littérature occupe une bonne place dans l’éducation scolaire. Le livre y joue ainsi un grand rôle prépondérant, car il est à la base de l’enseignement. Quelle que soit la filière embrassée par un élève ou un étudiant, il ne peut jamais réussir sans le livre. Parlant de son évolution, on n’en parle plus !

Nous avons aujourd’hui une kyrielle d’œuvres des auteurs togolais dans les librairies. Pourquoi elles ne sont pas intégrées dans les programmes scolaires ?

C’est une problématique au cœur de tous les débats lors des rencontres autour de la littérature au Togo. A l’heure où je vous réponds, les acteurs du livre se battent pour remédier  à cela. Il faut nécessairement que les œuvres d’auteurs togolais soient intégrées dans les programmes scolaires. Bien sûr des œuvres de bonne qualité ! Et c’est l’œuvre des décideurs c’est-à-dire les inspecteurs de l’enseignement à chaque degré de l’éducation nationale. Je dirai quand même qu’il y a un début de solution à ce problème, car déjà depuis près de sept ans, certains enseignants ont pris l’initiative de proposer des ouvrages d’auteurs togolais à leurs élèves et étudiants. Ce qui a permis à ces apprenants de connaître les auteurs de leur pays. Nous croisons les doigts pour une issue grâce à l’Etat.

Quelle est la place de la littérature togolaise à l’international ?

A l’étranger, la littérature togolaise a une identité remarquable. Et cela, d’abord grâce aux brios d’une poignée d’auteurs togolais résidant hors du pays. De ces auteurs dont les œuvres ont fait polir l’image de la littérature togolaise à l’international, je peux vous citer Sami Tchak, Edem Awoumey, Kossi Efoui, Godwin Tété, Kangni Alem, et j’en passe. Ensuite, grâce aux efforts des éditeurs togolais qui font distribuer aujourd’hui les ouvrages à l’étranger. Il faut rappeler que d’autres auteurs résidant au pays, ont eux aussi contribué à cette belle image que les gens peuvent avoir de notre littérature, en publiant soit sur place, soit dans les maisons d’édition ailleurs. Entre autres, Edem Kodjo, Robert Dussey, Koffigoh, Togoata Apédoh-Amah, Moïse Inandjo, etc.

Quels sont les efforts de l’État dans la promotion de cette littérature ?

L’Etat togolais, il y a des années, ne s’intéressait pas trop à la littérature. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. D’ailleurs depuis 2013, un Fonds d’Aide à la Culture (FAC) permet à nombreux auteurs de se faire publier. Même si c’est petit, c’est quand même un début qu’il faut apprécier. Nous prions pour que les suggestions et propositions de méthodes que nous avons faites aux responsables du FAC lors des rencontres auxquelles ils nous ont souvent invités, soient prises en compte, pour le bien des acteurs du livre et des auteurs.

Un mot à l’endroit de nos lecteurs

Le livre est une chose précieuse que l’on ne doit négliger sous aucun prétexte. Sans le livre, aucune personnalité, d’où qu’elle vienne, ne peut être là où elle est aujourd’hui. La littérature togolaise a besoin du souffle nouveau, de la part des autorités, des bonnes volontés que nous appelons les mécènes, et bien entendu des différents partenaires au développement sur place au Togo. En tant qu’éditeur, je prie pour une bonne réorganisation du FAC afin de nous aider à faire découvrir plus de talents en littérature. Merci à votre rédaction pour la considération et de m’avoir accordé cette opportunité de plus.

Propos recueillis par Elom KPOGO

 




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