Le prix du ciment au Tchad a subi une hausse significative ces dernières semaines, en grande partie à cause d’une pénurie du matériau essentiel à la construction.
Le sac de 50 kg, qui était auparavant vendu entre 8 000 et 8 500 FCFA, se trouve désormais entre 12 000 et 13 000 FCFA, un bond notable qui impacte directement les consommateurs.
Une pénurie aux origines multiples
Le Tchad traverse une crise d’approvisionnement en ciment, un matériau clé pour les constructions. Cette pénurie a provoqué une flambée des prix chez les grossistes, obligeant les détaillants à répercuter cette hausse sur leurs tarifs pour conserver une marge bénéficiaire.
Le ministre du Commerce et de l’Industrie a expliqué que cette pénurie est due à des difficultés d’approvisionnement en matières premières essentielles, comme le clinker, un composant crucial dans la production de ciment. L’incident survenu le 17 février sur la ligne ferroviaire Camrail au Cameroun a perturbé les délais de transport des commandes, exacerbant ainsi la pénurie. Selon le ministre, l’absence de façade maritime pour le Tchad complique davantage l’approvisionnement en matières premières par voie ferrée.
La direction générale de Camrail, bien qu’ayant confirmé l’incident, n’a pas précisé l’impact direct sur l’approvisionnement en ciment pour le marché tchadien.
Un problème récurrent pour le Tchad
Cette situation n’est pas nouvelle pour le Tchad. En 2016, le pays avait déjà fait face à une crise du ciment, exacerbée par une crise économique qui avait affecté l’usine SONACIM, la Société Nationale de Ciment. Cette usine, censée produire 200 000 tonnes de ciment par an, peine à satisfaire la demande nationale. Le directeur adjoint de SONACIM, Benoît Koye Ndaye, avait expliqué que malgré des efforts pour réduire les prix, la production restait insuffisante et l’usine faisait face à des pénuries de stocks.
Des solutions pour stabiliser le marché
Pour tenter de remédier à la pénurie, la Cimenterie de Lamadji (CIMAF), située au nord de N’Djamena, joue également un rôle dans l’approvisionnement du marché avec une capacité de production de 700 000 tonnes par an. Théoriquement, cette capacité devrait permettre de satisfaire la demande nationale. Cependant, malgré cette contribution, le marché du ciment reste instable au Tchad, avec des prix élevés et une disponibilité fluctuante, plongeant ainsi les consommateurs dans une situation difficile.