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Tchad : inquiétude après la grâce présidentielle accordée à 380 rebelles du FACT

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Si le gouvernement estime que cet acte est un bon signe pour aboutir à la paix et à la réconciliation, pour certains observateurs, il s’agit d’une mesure dangereuse.

380 des plus de 400 rebelles du Fact (Front pour l’alternance et la concorde) condamnés à la prison à vie pour actes de terrorisme, atteinte à la sécurité nationale et atteinte à la vie du chef de l’État, ont bénéficié samedi dernier d’une grâce présidentielle.  

Arrêtés en 2021 après la mort d’Idriss Deby, ils avaient été condamnés après 12 mois de prison.

Pour le gouvernement, l’engagement initial du chef de l’État était la libération des prisonniers de guerre. « L’engagement devant le peuple solennel a été la libération des prisonniers de guerre. Les personnes jugées par contumace ne sont pas des prisonniers de guerre. Ces discussions et ces débats pour revenir à la paix sont toujours ouverts, et la main reste tendue. Le chef de l’État montre, par cet acte, qu’il se place au-dessus de la mêlée et qu’il veut agir pour la paix et la réconciliation définitive du Tchad », a expliqué Aziz Mahamat Saleh, porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication.

Il ajoute que : « Mahamat Idriss Déby a pensé que c’était le moment de faire cet acte, qui plus est à une période importante pour le pays, avec cette période de pardon qu’appelle également cette période de ramadan. C’est, à mon avis, un acte fort, un acte qui a une symbolique assez importante pour la nation tchadienne, pour permettre réellement de pouvoir reconstruire sur de nouvelles bases ».

Au sein de l’opinion, on se dit inquiète de cette mesure qui ne concerne pas les personnes condamnées par contumace, dont Mahamat Mahdi Ali, le chef des rebelles du Fact. C’est le cas de Enrica Picco, directrice pour l’Afrique centrale de l’International Crisis Group. Elle pense que par cette grâce, les autorités tchadiennes isolent encore plus les leaders du Fact, soit un très mauvais signe pour les discussions en cours pour une sortie de crise politique.

Evariste Ngarlem Toldé politologue et enseignant à l’université de Ndjamena quant à lui estime  qu’: «on peut estimer que grâce est une première mesure et que certainement il y aura une deuxième vague, parce que pour une sortie de crise, il faut faire en sorte que ces condamnations puissent disparaître». Avant de préciser que  « des négociations auront lieu dans les jours à venir et le Fact reste l’un des principaux mouvements avec lesquels beaucoup de responsables comptent » et « on ne peut pas l’exclure ni l’inviter à la table des négociations » si ses responsables sont « condamnés à prison à vie ».

Essama Aloubou




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