Le secrétaire général adjoint du Syndicat démocratique des Mines (Sydemines) Messan Sedonou a appelé jeudi le gouvernement à investir davantage les inspecteurs de travail, de ‘pouvoir nécessaire’, pour leur permettre de faire respecter la législation du travail dans les industries extractives du Togo. Des prérogatives qui, selon lui, contribueront à un meilleur encadrement du système de tâcheronnat. M Sedonou dit relever un ‘manquement grave’ de la part des inspecteurs de travail dont « les contrôles ou visites dans les sociétés minières demeurent rares ou à défaut s’arrêtent au constat et à l’observation ».
La mission assignée à l’inspection de travail est de faire respecter la loi dans les entreprises. Malheureusement, note le secrétaire général adjoint de Sydemines, « il apparaît comme si elle n’est investie d’aucune autorité ».
Ce dernier a fait cette intervention jeudi 21 novembre 2019 à Lomé, en marge d’une conférence de presse animée conjointement par trois organisations de la société civile dont le Syndicat Démocratique des Mines (SYDEMINES), qui ont invité les pouvoirs publics à l’adoption dans « les plus brefs délais » d’une convention collective du secteur des mines.
Le secteur minier au Togo demeure un secteur à fort potentiel mais les conditions de travail de ce secteur demeurent « exécrables », a par ailleurs relevé M Sedonou.
« Les travailleurs qui vendent leur force sont laissés pour compte. Dans ces entreprises, le dialogue social est quasiment inexistant. Très peu ont des délégués de personnel et quand les travailleurs veulent s’organiser en syndicat, ce sont des licenciement qui s’en suivent », a-t-il fait savoir.
Et de poursuivre : « Le secteur minier est un secteur particulier, un secteur à haut risque. A ce titre il mérite une attention assez particulière. Ironie du sort, ce n’est pas le cas. Dans certaines industries extractives, les travailleurs n’ont toujours pas d’équipements de protection individuelle adéquats. La grande majorité de ces travailleurs, pratiquement 60% sont sous le tâcheronnant, un système qui n’arrange guère le travailleur, par conséquent précarise l’emploi ».
Au cours de son intervention, ce responsable de Sydemines a, tout comme ses deux autres collègues de l’Ong SADD et de RNMAPS-Togo, insisté sur l’adoption de la Convention collective sectorielle des mines qui, rappelle-t-il, « devrait être adoptée depuis 2014 mais les employeurs ont claqué la porte et les négociations sont au point mort à ce jour ».
Enfin, pour M Messan Sedonou, il est nécessaire voire indispensable pour le Togo de ratifier la Convention 176 de l’OIT, une convention spécifique et relative à la sécurité et la santé des travailleurs dans le secteur minier.