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Togo: participation de l’armée au dialogue, un « non-sens » selon Gerry Taama

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Après six mois de manifestations et de grogne politique contre le pouvoir de Faure Gnassingbé, le dialogue entre opposition et pouvoir débute finalement le 15 février prochain. Mais des interrogations se posent depuis quelques semaines sur la participation ou non de l’armée aux discussions. Plusieurs acteurs de la scène politique reconnaissent en effet le poids de l’armée dans l’histoire politique du Togo. L’ancien premier ministre Agbeyomé Kodzo, président de l’Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire (Obuts), a appelé à un dialogue inclusif. Il a aussi proposé que l’armée ait son mot à dire dans ledit dialogue.

Ce n’est pourtant pas l’avis de Gerry Taama, président du Nouvel Engagement Togolais (NET), lui-même ancien militaire. Saint-cyrien, il estime que l’armée devrait être laissée en dehors de « nos histoires politiques ». Selon lui, il ne faut pas tenir compte du fait que « l’armée est une des composantes de la crise politique ». Mais au contraire, la grande muette est un « corps de l’administration soumis à l’exécutif. Pour défendre sa position, Gerry Taama s’appuie sur la constitution en vigueur. La loi fondamentale stipule en son article 77 que c’est sous l’autorité du Président de la République que le Gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation et dirige l’administration civile et militaire.

L’armée togolaise soumise à l’exécutif

Le président du NET s’appuie ensuite sur le caractère républicain et apolitique de l’armée que consacre l’article 147 de la Constitution. « Elles sont entièrement soumises à l’autorité politique constitutionnelle régulièrement établie. Pour faire bref, les forces armées sont soumises au gouvernement et à leur commandant en chef qui est le président de la République », rappelle le candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2015. Gerry Taama précise ensuite que les faits d’arme de militaire tués en protégeant l’ancien Premier ministre Joseph Koffigoh qui représentait une autorité constitutionnelle.

Gerry Taama soutient donc que la participation de l’armée au dialogue politique est un non-sens. Il évoque ensuite qu’en l’absence d’un ministère de la défense autonome, les forces de l’ordre sont exclusivement soumises au chef de l’Etat. Ce qui implique que tout usage disproportionné ou illégal de la force publique ou des forces armées est du ressort de l’exécutif. Cette situation s’explique aussi par l’absence de tribunaux militaires. La loi a déjà été votée mais n’est pas toujours mise en œuvre. Une réalité que dénonce Gerry Taama. « L’assemblée nationale, par le biais de la commission sécurité et défense, devrait jouer un rôle d’encadrement et de contrôle de nos forces de défense aussi », affirme le président du NET.




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