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Togo: pour un apprentissage à visage humain, l’Ong SADD appelle à la relance du processus d’adoption du Code spécifique

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Longues heures de travail, punitions corporelles, violences verbales, dégradantes et humiliantes, non jouissance des jours fériés, harcèlements sexuels…Ainsi se résume le quotidien des apprentis dans les ateliers d’apprentissage au Togo. Face à ce tableau peu reluisant, l’Ong Solidarité et Action pour le Développement Durable (SADD) a appelé mercredi 30 octobre 2019 les autorités en charge du secteur à relancer le processus d’adoption du code spécifique en vue de son adoption et une mise application effective. Mais aussi  revoir le contenu du nouveau contrat d’apprentissage. Cette organisation de la société civile dit  avoir constaté avec regret  une « lenteur » dans l’évolution du processus d’élaboration, enclenché depuis 2010. Une situation préjudiciable aux acteurs de l’apprentissage, selon les responsables.

C’est un fait. Près de 9 ans après, le processus d’adoption de l’avant-projet du Code spécifique sur l’apprentissage n’a pas encore abouti.

L’appel de l’Ong SADD intervient donc trois ans après celui de 2013, au cours d’un atelier  de sensibilisation et réflexion ayant réuni ce jour les acteurs clés sur le nouveau contrat des apprentis.

A en croire Victoire YAO, assistante chargée de l’animation et la formation à SADD, l’engagement de SADD aux côtés de ces apprentis se justifie par une volonté de défendre leurs droits et devoirs à partir d’un code réglementant leur secteur. 

D’après de nombreuses études et recherches, souligne cette dernière, « cette triste réalité des conditions de travail et de vie des apprentis s’explique en partie par la méconnaissance des textes réglementant ce secteur par les acteurs » à savoir les maîtres-artisans, les apprentis, les parents ou tuteurs des apprentis). Et ceci est aggravé par l’éparpillement desdits textes en plusieurs documents difficiles à maîtriser.

En effet, a-t-elle expliqué, l’inexistence de ce texte favorise les violations des droits des apprentis sans qu’aucune possibilité de sanctions ne puisse s’appliquer aux acteurs de ces violations.

« Les conditions de travail et de vie des apprentis plus haut citées ne peuvent être améliorées que grâce à un cadre juridique contraignant mais adapté, préoccupation qui est prise en compte dans l’avant-projet Code spécifique sur l’apprentissage en cours d’adoption », estime pour sa part M Dossou, coordonateur général de SADD.

Pour un apprentissage à visage humain, SADD appelle par conséquent tous les acteurs de l’artisanat et de l’apprentissage et les départements ministériels concernés à s’impliquer dans la relance du processus  en vue de l’adoption du Code spécifique et sa mise en application effective.

Pour le coordonateur de SADD, « ce serait l’occasion également d’engager la réflexion pour voir comment associer les acteurs concernés dans la relecture du nouveau contrat type officiel d’apprentissage afin de revoir le contenu dudit contrat ».

L’apprentissage constitue un débouché qui contribue à réduire le taux de chômage au Togo. Avec un effectif de plus de 600.000 artisans, ces derniers portent ce secteur qui fait une contribution de 18% au PIB et de 20% à la réduction de la balance de paiement. Le secteur de l’artisanat occupe également des apprentis-artisans qui s’y engagent. On note un effectif de plus de 100.000 apprentis.

Il faut noter que l’organisation de l’atelier a bénéficié du soutien de CCFD Terre Solidaire et de l’Ong belge Solidarité Mondiale (WSM).

Il a regroupé les syndicats et corporations des artisans, la Direction Générale du Travail (DGTl), la Direction de l’Apprentissage et de la Formation Professionnelle, la Direction des Examens, Concours et Certifications (DECC), Le Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (METFP), la Direction de l’Artisanat, la Direction de la Jeunesse et de l’emploi des jeunes, la  Chambre Régionale de Métiers, les syndicats et corporations des artisans.




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