Accusé d’voir commis des actes portant atteinte à la sécurité de l’État, l’ancien président Moncef Marzouki a été condamné, vendredi 20 juin, à 22 ans de prison, par un tribunal tunisien, dans le cadre d’une procédure par contumace.
Moncef Marzouki, figure emblématique de la transition démocratique post-révolution, avait exercé la présidence entre 2011 et 2014, dans la foulée du soulèvement populaire ayant mis fin à la dictature de Zine el-Abidine Ben Ali.
Installé en exil à Paris, l’ancien chef de l’État a vivement réagi à cette condamnation sur les réseaux sociaux.
Qualifiant la décision de « nulle », il a dénoncé un procès politique et une tentative désespérée du pouvoir en place de « museler l’opposition » et de détourner l’attention de la crise économique et sociale qui frappe la Tunisie.
Cette décision intervient dans un contexte de durcissement autoritaire depuis l’instauration, en juillet 2021, d’un régime présidentiel de fait par Kaïs Saïed.
En s’arrogeant les pleins pouvoirs après avoir suspendu la Constitution, dissous le Parlement et gouverné par décrets, le président a progressivement neutralisé les contre-pouvoirs institutionnels.
Ses détracteurs dénoncent une instrumentalisation croissante de l’appareil judiciaire contre toute forme de contestation.
Pour Moncef Marzouki, la cause est entendue : « Ces juges ne représentent ni la justice ni la souveraineté populaire. Ils devront rendre des comptes. La démocratie reviendra », a-t-il affirmé.