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Soudan: Alaa Salah « la balle ne tue pas, ce qui tue c’est le silence des gens »

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En quelques jours, elle est devenue le symbole de la lutte féminine. Mieux une icône de la révolution au Soudan. Bravant les tirs des gaz lacrymogènes, Alaa Sanah harangue les foules de manifestants depuis le début de la contestation, née le 19 décembre dernier. A 22 ans, elle est étudiante en école d’ingénieur et architecture à l’université internationale soudanaise de Khartoum.

Alaa Sanah a participé à ce mouvement d’abord pour protester contre le triplement du prix du pain et la pénurie dans les distributeurs de billets, puis pour demander le départ du chef de l’Etat.

Tout de blanc vêtue, rapporte Le Journal du Dimanche, elle monte sur le toit d’une voiture pour dominer et haranguer la foule. Le doigt levé, elle lance des chants révolutionnaires et tout le monde lui répond.

« La balle ne tue pas. Ce qui tue, c’est le silence des gens. J’encourage les femmes soudanaises à sortir en grand nombre dans les rues. Faisons tomber ce tyran. La victoire est à nous! », a-t-elle écrit dans un tweet. 

Le dramatique sort des Soudanaises

Symbole féministe car, dans la dictature de Béchir, installé depuis 1989 au pouvoir, les femmes sont les premières victimes. Les lois locales (qui reconnaissent la charia comme une source du droit) empêchent les femmes de se rassembler en public, leur imposent les vêtements à porter, autorisent les châtiments corporels comme la lapidation et les coups de fouets en cas d’infraction pénale ou même de contestation des lois. Chaque année, elles sont des dizaines de milliers à subir ces peines. C’est ça que la jeune femme brave en chantant sur le toit de cette voiture.
Une situation qui fait que les femmes sont très présentes dans ces manifestations contre le pouvoir. Elles représentent 70% des participants, selon la BBC. Les forces de l’ordre du régime l’ont bien compris. Les femmes dénoncent les agressions sexuelles et les menaces de viols proférées par les policiers au cours des rassemblements. Plus globalement, la répression a déjà fait 16 morts, dont huit rien qu’entre le 6 et le 8 avril. Mais les manifestants poursuivent leurs actions, avec le slogan fétiche : « Wakto wa Naso », soit « Le moment est venu ».

Le JDD




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