La nouvelle fait des vagues et agite la classe politique algérienne, au point de froisser les relations diplomatiques entre Alger et Paris. Et c’est une révélation de l’ancien ambassadeur de France en Algerie, et ex-patron de la DGSE (2013-2017).
En effet, Bernard Bajolet a affirmé la semaine dernière que le président algérien Abdelaziz Bouteflika était « maintenu en vie artificiellement ».
« Soyons clair, je souhaite longue vie au président Bouteflika, je ne suggère donc pas qu’on le débranche », a-t-il déclaré lors d’un entretien avec Le Figaro à l’occasion de la sortie de son nouveau livre « Le Soleil ne se lève plus à l’Est ».
Bernard Bajolet en a rajouté une couche cette semaine: « Mais cette momification du pouvoir algérien sert certains groupes qui, ainsi, se maintiennent au sommet et espèrent continuer à se maintenir et à s’enrichir ».
Des propos qui ont amené l’actuel ambassadeur de France à Alger, Xavier Driancourt, à déclaré que les propos de son prédécesseur n’engagent que lui et lui seul et pas l’Etat français.
s’est voulue ferme.
« Bernard Bajolet, c’est Bernard Bajolet. Il s’exprime à titre personnel, il n’engage en aucun cas, je dis bien en aucun cas, le gouvernement, le président et l’administration française », a-t-il précisé.
Qui sont les groupes dont Bernard Bajolet fait allusion? Il n’en donne pas de détails, mais dans un passage de son nouveau livre, dont le Huffpost maghreb a pris connaissance, ce dernier a fustigé certains hommes d’affaires, sans les nommer, les décrivant comme “des affairistes” liés “au pouvoir qu’ils contribuaient à corrompre”.
« La demi douzaine d’hommes d’affaires que l’on présentait comme tels étaient plutôt des capitalistes d’État , voire des affairistes, liés aux “services” ou au pouvoir, qu’ils contribuaient à corrompre. Car, je fus pris de vertige par les sommets que la corruption avait atteints, touchant jusqu’à la famille du chef de l’État » a écrit M. Bajolet.
La santé du président Abdelaziz Bouteflika a sombré dans un cycle dramatique, et c’est connu de tous. Depuis sa bronchite aïgue qui l’a empêché de recevoir la chancelière allemande, Angela Merkel, l’état de santé du Président Algérien n’a cessé de se détériorer.
Est-il mourant pour autant ? Les spéculations vont bon train en Algérie. Et pour cause, depuis 2012, renseigne Alter Info, le régime algérien a réussi à mettre en place un impressionnant dispositif qui assure un black-out total autour de l’état de santé du président Bouteflika.