L’opposant, dont la candidature à la présidentielle de dimanche dernier a été rejetée, a été interpellé jeudi après-midi, alors qu’il revenait de l’université d’Abomey-Calavi. Il a ensuite été auditionné pendant plusieurs heures par la brigade économique et financière.
Joël Aïvo a été placé en garde à vue dans la soirée et il l’est toujours ce vendredi en début d’après-midi. Selon plusieurs sources, son interpellation est liée aux tensions survenues pendant la période électorale.
Joël Aïvo, 47 ans, originaire de Porto-Novo, est l’une des figures de l’opposition. Le constitutionnaliste et professeur de droit n’a pas pu se présenter à la dernière présidentielle.
Son dossier de candidature, avec son colistier Moïse Kérékou, a été rejeté, faute d’avoir recueilli les 16 parrainages d’élus nécessaires. Les opposants dénoncent un système qui verrouille l’élection, puisque la quasi-totalité des parrains appartiennent à la majorité présidentielle.
Comme d’autres, Joël Aïvo avait appelé à boycotter le scrutin de dimanche. « Je ne voterai pas », avait-il écrit sur sa page Facebook avant l’élection. Sur les réseaux sociaux également, il a réagi aux résultats annoncés par la Commission électorale en début de semaine, en évoquant des « chiffres préfabriqués ».
Selon ces résultats provisoires, confirmés ce jeudi par la Cour constitutionnelle, le taux de participation s’élève à 50% et Patrice Talon l’emporte dès le premier tour avec plus de 86% des voix.
Joël Aïvo est membre de la plateforme d’opposition FRD, Front pour la restauration de la démocratie, comme le parti Les Démocrates de l’ancien président Thomas Boni Yayi.
Il avait tenu un meeting avec Reckya Madougou, le jour où celle-ci, qui a également vu sa candidature à la présidentielle rejetée, avait été arrêtée début mars. Elle se trouve à présent en détention provisoire soupçonnée de financement du terrorisme.