Un projet de loi a été présenté par le gouvernement béninois en Conseil de ministres le 8 mai dernier, définissant les conditions d’obtention de la nationalité béninoise par les Afro-descendants. Il s’agit de reconnaitre officiellement des éventuels descendants de Béninois victimes de la traite négrière jusqu’au XIXe siècle.
Le projet de loi validé sera transmis à l’Assemblée nationale.
« Toute personne dans le monde qui, d’après sa généalogie, a un ascendant africain subsaharien déporté hors du continent dans le cadre de l’esclavage » est éligible pour acquérir la nationalité béninoise dans le cadre de ce projet visant à aider les « déportés » à retrouver un lien avec leurs origines.
Ces Afro-descendants pourraient se trouver, entre autres, en Haïti, au Brésil, dans les Caraïbes ou encore aux États-Unis.
Selon les informations, le candidat doit soumettre une demande soutenue par la preuve de l’Afro-descendance, documents officiels d’état civil, témoignages authentifiés ou tests ADN à l’appui. En cas d’éligibilité, un passeport béninois valable trois ans lui sera délivré ainsi qu’une acquisition par reconnaissance. Cependant, le certificat de nationalité définitif ne sera délivré qu’après un séjour obligatoire dans le pays quelques jours avant l’expiration du passeport.
Bien que ces personnes ne pourraient ni voter, ni travailler dans la fonction publique, cela permettra néanmoins de réparer « des blessures profondes sur l’Afrique et les descendants des personnes déportées », justifie le gouvernement béninois.
Cité comme l’un des pays ayant subi pendant des siècles la traite négrière, le Bénin conserve toujours dans la ville de Ouidah, sur la côte, des lieux mémoriels comme « la Route des esclaves » ou encore « la Porte du Non-Retour » qui est un port d’embarquement des esclaves où le président béninois Patrice Talon développe depuis son arrivée au pouvoir un tourisme symbolique sur ce passé douloureux.
« La Route de l’esclave » étendu sur 3 kilomètres et demi retrace le chemin emprunté par les captifs vers les bateaux négriers. Instauré en 1992, ce parcours mémoriel est structuré en 6 étapes avec des monuments et des sculptures.
De « la Porte du Non-Retour » symbolisant le premier site de départ de l’ancienne côte des esclaves, sont partis entre 1,5 et 2 millions de captifs sur trois siècles.