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L’Afrique connaît une croissance appauvrissante, selon l’économiste Chérif Salif Sy

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L’ONG Oxfam a, comme à l’accoutumé, rendu public un rapport le 22 janvier dernier. Il parle des inégalités dans le monde. Malheureusement l’Afrique est peu mentionnée dans ce rapport. Elle n’a été évoqué qu’à travers des situations marginales qu’on observe dans en Afrique du Sud et au Nigeria, les deux grandes économies africaines. Alors qui pour étudier les problèmes africains dans ce domaine, comment et dans quel but ? Nos confères de Ouestafnews se sont rapprochés de l’économiste sénégalais de renommée internationale, Chérif Salif Sy pour en savoir d’avantage.

Pour Chérif Salif Sy, les rapports de cabinets et d’institutions africains sur l’Afrique souffrent du « mépris » des gouvernements. A la question de savoir si ces rapports publiés peuvent-ils avoir un impact sur la gouvernance en Afrique, si le modèle économique dominant ne change pas, le Sénégalais, a été on ne peut plus claire.

« Les rapports ne sont pas faits pour changer les choses mais pour attirer l’attention sur telle ou telle situation. Certains font des classements selon certains critères, d’autres étudient la dégradation de notre environnement. D’autres encore font des comparaisons internationales, etc. Ce qui est vrai, c’est que les inégalités dans le monde prennent de plus en plus d’ampleur, et cela les situe au cœur du débat public. Les populations sont plus conscientes que jamais de son envergure. Et vous avez raison de lier les inégalités au système économique qui gouverne notre monde. Hommes politiques, institutions internationales, chercheurs, activistes de tous bords imputent la responsabilité à une économie mondiale de cupidité, une économie inégalitaire qui dépouille les pauvres pour donner aux riches », a-t-il répondu à nos confrères

Pour lui, « l’inégalité inquiète plus que toute autre menace». Il dénonce par ailleurs les oligarques qui ont pris en otage les richesses des pays africains. « La démocratie, les services publics, la solidarité sociale, les médias, les régions éloignées, l’agriculture, le climat, l’environnement : tout est en péril… sauf le pouvoir des riches, qui semblent bien déterminés à « sucer le sang » de cette planète jusqu’à la dernière goutte. Pour cette oligarchie, tout se déroule en effet comme prévu : le peuple, pris au piège de la consommation, est réduit à une sorte d’esclavage par le travail et l’endettement. Survivre à cette offensive des riches pour s’affranchir du joug de la croissance économique illimitée qui menace les équilibres naturels indispensables à la survie de l’espèce humaine sur terre devient un défi majeur », a-t-il souligné dans l’entretien.

Comment l’économiste sénégalais explique le net recul de la pauvreté dans le monde excepté l’Afrique ?  

Pour lui, « Même si certains pays africains commencent à recueillir les fruits de leur maturation démocratique et que les États africains se dotent progressivement d’outils de concertation, l’Afrique est le seul continent à avoir régressé depuis les indépendances, aussi bien en termes économiques que sociaux. Elle souffre également d’un manque d’intérêt réel, manifeste de la part de la « communauté internationale ».

Le processus colonial, qui s’est estompé au milieu du XXe siècle, a laissé place à un nouveau mode de partenariat entre pays africains et États occidentaux et asiatiques. Des relations teintées, selon les cas et les périodes, de néocolonialisme et d’affairisme plus ou moins édifiants. Cela a néanmoins contribué à un développement économique assez conséquent, quoiqu’inégalitaire. Quoique sous-peuplé et mal peuplé, le poids démographique du continent n’en reste pas moins considérable.  Si bien qu’il ne faut pas négliger les conséquences de toutes les politiques menées jusqu’à présent. Ces dernières vont devoir être réajustées pour un continent qui, à l’avenir, va compter de plus en plus sur l’échiquier mondial », explique-t-il.




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