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Putsch au Niger : l’improbable intervention militaire de la Cédéao

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Le Niger est toujours plongé dans l’inconnu et le suspense demeure quant à une éventuelle intervention militaire promise par la Cédéao. L’ultimatum donné par des chefs d’État de l’organisation communautaire expire ce dimanche 6 août, au soir.

À quelques heures de la fin de l’ultimatum de la Cédéao, le suspense est à son paroxysme tant au Niger que dans les autres pays ouest-africains où on se demande si les armées nigériane, ivoirienne et sénégalaise vont lancer une offensive contre les putschistes nigériens qui détiennent le président Mohamed Bazoum depuis plus d’une semaine. Si le président Bazoum n’est pas remis au pouvoir au plus tard ce soir, les Etats membres de la Cédéao se préparent à une éventuelle intervention militaire dans le pays. Scénario très peu probable et pour cause.

D’abord au Nigeria, locomotive de la Cédéao, le sénat s’est opposé à cette intervention. Au Sénégal qui a également promis d’envoyer ses hommes à Niamey, des voix s’élèvent au parlement pour mettre en garde contre les conséquences d’une telle intervention pour la sous-région. Le Ghana, également favorable à cette idée au départ, freine des quatre fers jusqu’à présent. Le président Nana Akufo-Addo n’est pas certain d’avoir l’approbation du parlement. Si Patrice Talon du Bénin s’est laissé emporter dans un premier temps par les agitations du Nigérian, Bola Ahmed Tinubu, en fermant sa frontière avec le Niger, il semble de moins en moins enclin à un recours à la force. Il n’est pas non plus certain que Sissoco Embalo obtienne l’assentiment de l’assemblée nationale bissau-guinéenne, où l’opposition détient la majorité, pour intervenir au Niger. Le Togo de Faure Gnassingbé, proche des putschistes maliens, insiste, quant à lui, sur les vertus du dialogue pour résoudre la crise.

Reste donc la Côte d’Ivoire d’Alassane Dramane Ouattara qui a déjà instruit le chef d’état-major de l’armée ivoirienne à se tenir prêt pour le coup d’envoi d’une intervention armée. Là aussi, les choses ne risquent pas de se passer comme une lettre à la poste. Tout le monde mesure l’ampleur et les conséquences désastreuses d’une intervention militaire au Niger auquel le Mali, le Burkina Faso, la Guinée et l’Algérie ont apporté leur soutien en cas d’intervention militaire étrangère. La Russie a également mis en garde contre cette attitude va-t-en-guerre.

En 2016, malgré l’opposition du sénat nigérian, le président Muhammadu Buhari avait engagé son armée en Gambie pour installer Adama Barrow au pouvoir. Son successeur Bola Ahmed Tinubu va-t-il marcher dans ses pas? En tout cas l’Algérie, qui partage un millier de kilomètres avec le Niger, insiste sur le fait que cette crise ne peut se résoudre sans elle.

Aux yeux de beaucoup d’Africains, une intervention militaire de la Cédéao s’apparenterait à une guerre par procuration pour défendre les intérêts des puissances étrangères présentes au Niger.




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