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Togo: Noel Bataka a besoin de 800 millions pour une faim 0 au pays

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Dans le souci d’éradiquer la faim au Togo, le ministère de l’Agriculture, de la Production animale et halieutique lance une opération de collecte de fonds à travers le projet Téléfood.  Le ministre reçu ce mardi sur Taxi fm parle de l’accompagnement de 1000 entrepreneurs une fois les fonds collectés.  Avec 800 millions, Noël Koutéra Bataka compte valoriser le bassin de production de Kpélé et démultiplier le potentiel de ce bassin en accompagnant des jeunes entrepreneurs, des producteurs de café de cacao, les femmes qui font la transformation du riz pour développer leurs potentialités entrepreneuriales et assurer la disponibilité des aliments en quantité et en qualité.

L’interview transcrite

Comment se porte l’agriculture togolaise aujourd’hui ?

Nous rendons grâce. L’agriculture togolaise se porte très bien et le secteur occupe de plus en plus d’actifs, de jeunes qui sont intéressés à y investir. L’Etat à travers le PND a marqué son attention sur le secteur et le chef de l’Etat aujourd’hui met un accent particulier pour la transformation de ce secteur.

Est-ce que le secteur est véritablement performant aujourd’hui ?

Le secteur est performant. Rappelez-vous qu’il contribue à 40% de la formation de la richesse nationale. Cela veut dire que concrètement au Togo, sur 100 francs que nous avons en poche 40 francs vient du secteur agricole. Il est performant parce que le secteur génère des excédents et aujourd’hui le Togo veut se positionner comme une puissance exportatrice nette agricole.

Aujourd’hui il y a une initiative pour favoriser l’accès à des aliments sains, produits dans les conditions durable surtout à un prix abordable dans cette perspective de la faim zéro.

Vous envisagez dans le cadre de téléfood 2019 de mobiliser des ressources pour accompagner plus les milieux d’acteurs jeunes identifiés dans les communautés. Est-ce que vous pouvez nous parlez de l’innovation de cette année ?

La FAO a initié la journée mondiale pour l’alimentation qui est célébrée chaque année le 16 octobre et depuis 23 ans, une opération de collecte de don pour faire face à la montée de l’insécurité alimentaire a été initiée. Ceci est une opération de téléthon appelé « Téléfood ». Chaque année, il était organisée une caravane en ville à Lomé pour essayer de sensibiliser quelques donateurs, quelques sociétés apporteurs des ressources qui permettaient de soutenir une coopérative dans un milieu rural. Cette année l’innovation porte sur trois dimensions. La première c’est de mobiliser des ressources pour soutenir tout un ensemble d’acteur le long des chaines de valeur structurées sous un modèle entrepreneurial. La deuxième dimension c’est d’utiliser la puissance du numérique pour permettre d’accompagner mille entrepreneurs en mode accéléré à développer leur potentiel entrepreneurial. La troisième innovation pour laquelle nous faisons appelle aux dons, c’est de les amener dans le cadre de leur responsabilité sociétale d’entreprise à accompagner la génération de jeunes entrepreneurs, de femmes entrepreneures et d’avoir la possibilité de faire du marketing comme ils le font sur d’autres pans d’activités. Par exemple le port autonome à son club sportif, AS Togo-Port, l’OTR a AS OTR, pourquoi Togocel ou moov n’aurait pas son entreprise agricole ou son champ de café qu’il aurait accompagné à générer ?

Alors « Téléfood 2019 », on comprend que c’est une occasion pour le gouvernement togolais d’agir une fois de plus pour la concrétisation des ambitions qui sont contenues dans l’axe II du PND. Quels sont les objectifs que vous visez clairement aujourd’hui ?

Nous visons un objectif de 800 millions pour accompagner 1000 entrepreneurs. Et cela consiste à faire comprendre à toutes les sociétés et les togolais que lorsqu’on parle de la malnutrition c’est un enjeu mondial. La FAO l’a indiqué, la faim dans le monde a commencé par recroitre. Après quelques années d’accalmie on a plus de 800 millions de personnes qui sont en malnutrition dans le monde. Et au Togo quand bien même nous sommes en sécurité alimentaire globalement nous avons des poches surtout au niveau des enfants où il y a quelques malnutritions. Nous avons dans le cadre harmonisé, qui est un système mis en place au niveau de l’Afrique de l’Ouest, une évaluation qui nous indique qu’on a à peu près 400 milles personnes qui ne mangeraient pas régulièrement comme cela se devrait et surtout suivant les normes alimentaires. Donc cette opération vise à contribuer à l’effort mondial mais tout en mettant l’attention sur quelques situations qui se posent au niveau du Togo.

On nous a appris à l’école que le Togo est un pays essentiellement agricole et quand on parle de lutte contre la faim, cela ne sonne pas bien. Il se passe quoi ?

On parle de l’alimentation, attention ! L’alimentation, c’est trois choses de manière basique sinon la sécurité alimentaire globalement repose sur 5 piliers. D’abord il faut la disponibilité de l’aliment. Le Togo fait un effort dans ce sens, je voulais dire qu’on a des excédents mais une fois que l’aliment est disponible, il faut que la population la consomme. Et il faut qu’il ait accès à cet aliment. Il y a l’accessibilité physique et l’accessibilité financière. Par rapport au niveau de pauvreté globalement, tout le monde n’a pas accès à l’aliment dont il a besoin pour avoir une consommation saine. La troisième dimension la plus importante qui est aujourd’hui l’un des enjeux même en milieu urbain, même chez ceux qui sont en autosuffisance et qui ont tous ce qu’il faut, l’alimentation n’est pas saine. Et là, c’est un enjeu de santé publique.

Monsieur le Ministre par rapport au projet téléfood, quelle est la stratégie que vous allez adopter pour mobiliser ces 1000 jeunes dont vous parliez ?

Ils sont déjà mobilisés. Nous avons ciblé la préfecture de Kpélé où nous sommes dans un bassin de production qui a un énorme potentiel mais qui n’est pas totalement valorisé. Et à côté, il y a des poches d’insécurité alimentaire. Donc il est question de démultiplier le potentiel de ce bassin là en accompagnant des producteurs, des jeunes entrepreneurs qui veulent se lancer dans le domaine, les producteurs de café de cacao, les femmes qui font la transformation du riz pour développer leurs potentialités entrepreneuriales et assurer la disponibilité des aliments en quantité et en qualité.

Est-ce qu’un jour on arrivera au Togo à des industries agricoles ?

Le modèle sur lequel nous partons, c’est pour arriver à cette finalité. Le Chef de l’Etat a l’ambition de mettre en place au Togo, cinq cent mille de terres aménagés et irrigués pour cette modernisation. Rappelez-vous l’axe II du PND porte sur les pôles de transformation agricole. Et concernant ces pôles de transformations, il y a 10 zones agricoles qui sont identifiées comme des zones où il sera développé des agropoles. Et c’est dans ces bassins là que nous verrons d’ici quelques années de l’agriculture professionnelle modernisées pas uniquement à travers des firmes internationales mais surtout avec des petits producteurs qui seront professionnalisés qui auront accès à la mécanisation, qui auront accès à l’irrigation sous pression goutte à goutte et qui vont valoriser le potentiel dans le pays.

Beaucoup de fonds à mobiliser finalement pour l’initiative Téléfood 2019. Est-ce que vous avez un mot à l’endroit des potentiels donateurs ?

Nous avons un à l’endroit d’abord des citoyens. C’est une opération citoyenne et nous voulons que chaque togolais se sente concerner par cette opération en faisant un don sur les numéros de compte bancaire, les numéro flooz et t-money. Chaque togolais quelque soit le montant qu’il a peu contribuer à la réalisation de cette opération. Nous nous adressons aussi aux sociétés que nous convions à apporter leur contribution en finassant cette opération. En faisant des dons, les sociétés ont la possibilité dans le cadre de leur responsabilité d’entreprise de faire générer des entreprises, d’avoir des plantations où elles peuvent valoriser aussi leur crédit carbone et elles auront le moyen de faire le marketing comme au niveau des bars où la brasserie à faire le brading. Elles auront une possibilité de faire leur publicité et promotion. Donc c’est toute une opération gagnant-gagnant pour tous les acteurs qui vont y contribuer.

Quand on aura fini de faire les dons, est-ce qu’il aura des comptes ?

Il y aura des comptes. Nous avons prévu une opération médiatique qui permettrait à ce qu’on présente tout ce qui est rentré, les donateurs qui ne voudraient qu’on cite leur nom on respectera cela. Mais on présentera tout ce qui serait rentré et on présentera les réalisations qui seront faites. On permettra à tous les donateurs de pouvoir suivre avec des applications à quoi sert leur ressource. Bref, les médias vont relayer instantanément toutes les informations.

Vous avez un message particulier pour finir ?

Je voudrais nous appeler à oser. Osons soutenir ces 1000 entreprises pour contribuer à la réalisation de la faim zéro dans le monde.




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