Prévue pour février 2024, l’élection présidentielle au Mali vient d’être reportée à une date inconnue. Cette élection devait mettre fin à la période de transition et acter le retour à l’ordre constitutionnel, après le coup d’État militaire d’août 2020. Le communiqué diffusé ce lundi parle d’un « léger report » dû à la nécessité de prendre en compte la nouvelle Constitution dans la loi électorale.
Les autorités de transition accusent une entreprise française d’avoir « pris en otage » une base de données nécessaires à la révision annuelle des listes électorales dans le cadre des préparatifs de cette élection. Il s’agit du recensement administratif à vocation d’État civil réalisé à partir de 2018 par l’entreprise française Idemia.
Selon le communiqué, cette société française aurait refusé de permettre le « transfert de propriété du système » en gardant le mot de passe qui doit permettre l’opération, parce que Bamako aurait encore une dette de plus de 5 milliards de FCFA auprès de cette entreprise qui attendrait donc d’être réglée avant de finaliser le transfert.
Cette situation, explique Bamako, entraîne des « conséquences lourdes » notamment, l’impossibilité d’inscrire de nouveaux électeurs sur les listes ou encore le ralentissement de la production des cartes d’identité nationales biométriques.
Selon certains observateurs, la France sert encore une fois de bouc émissaire et cette raison est un alibi pour les militaires au pouvoir qui n’ont pas l’intention de rendre le pouvoir.
La Cédéao qui avait accepté de lever ses sanctions économiques sous condition d’organiser les élections pour un retour à l’ordre constitutionnel n’a pas encore réagi.