Alors que le gouvernement tente de résoudre le problème en accélérant la distribution du produit dans certaines stations des grandes métropoles, les gérants de stations-services, augmentent les enchères sur le marché.
Une pénurie de carburant frappe de plein fouet les grandes villes du Cameroun.
Dans un communiqué de presse rendu public ce lundi, 11 décembre 2023, le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), Gaston Eloundou ESSOMBA a expliqué que « cette perturbation a pour principale cause le retard dans l’arrivée de trois navires transportant ledit produit, dus aux conditions météo-océanologiques défavorables, qui ont interrompu les chargements ship-to-ship desdits navires pendant quatre jours au port hub de Lomé. Actuellement, un des navires est déjà à quai à Douala avec 13000 m3 de super », explique le Minee d’après qui des dispositions ont été prises avec la Société camerounaise des dépôts pétroliers (Scdp) pour un chargement immédiat de 81 camions citernes pour renforcer les transferts.
« Un retour à la normale est prévu dès mardi, 12 décembre 2023 », rassure Gaston Elondou ESSOMBA.
Entre temps, les populations payent le prix fort. Dans plusieurs villes du pays, les prix du carburant ont explosé.
Dans la ville de Kribi, dans le Sud du pays, la pénurie de carburant est perceptible dans toutes les stations-services de la ville. Le coût du transport urbain a augmenté, le prix de la moto est passé du simple au double. Les motos taximen » pointent » à l’occasion de cette situation qui crée d’énormes désagréments aux populations.
A Bafoussam, à l’Ouest du pays, les stations-services sont en mode sec depuis plus d’une semaine. « Nous sommes frappés depuis plus de 7 jours et les quelques taxis et motos qui circulent encore ont triplé les prix. Je payais 150 FCFA pour quitter du Centre-ville et arriver chez moi, maintenant on me demande 400 FCFA, en plus de cela, il n’ y a pas de motos pour me transporter », raconte une femme.
Du coté de Douala, le prix du transport a augmenté du fait de la rareté du Super dans les lieux d’approvisionnement de la ville.
Une situation qui dure au moins depuis la veille, dimanche, 10 décembre 2023. Voulant regagner son domicile, Basile a dû payer la somme de 400 Fcfa partant du marché Ndogpassi pour Saint Nicolas.
Une distance d’environ 2 km pour laquelle les clients payent 100 Fcfa ou 150 Fcfa.
« Il n’y a pas de carburant. Et même quand on en trouve, il faut payer plus. Certaines stations-services qui en possèdent nous exigent 300 Fcfa de plus par litre. Et puisque nous sommes dans le besoin, on n’a pas le choix », explique un conducteur de moto.
Faute de carburant dans les stations-services, les consommateurs se ruent vers le carburant de contrebande où le prix a également augmenté.
« Ils nous vendent le litre à 1000 Fcfa. Pratiquement 250 Fcfa de plus par litre. Vous voyez donc que nous sommes obligés d’augmenter le prix du transport, si non, on ne s’en sortira pas », explique un autre conducteur de moto-taxi.
En plus de l’augmentation du prix du transport, de nombreux habitants de Douala sont obligés de faire la marche à pied.
Essama Aloubou