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Cameroun : une nouvelle réglementation pour les associations fait polémique

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Les autorités camerounaises ont donné un ultimatum aux différentes associations de défense des droits de l’Homme qui œuvrent dans le pays. Ces dernières ont jusqu’à fin septembre pour se conformer aux nouvelles directives. Cette situation inquiète énormément le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale.

L’acte d’autorisation d’exercer, la liste complète des personnels, le programme d’activité annuel mais aussi les contrats de travail des personnels locaux, tels sont les différents actes que doivent fournir désormais les associations étrangères au ministère de l’Administration territoriale du Cameroun avant d’obtenir l’autorisation d’exercer en toute légalité leurs activités sur toute l’étendue du territoire.

« Quand nous constatons que l’ONG travaille en marge de nos lois, nous faisons ce qu’on appelle un rappel à l’ordre. C’est ce qui se passe aujourd’hui. Il y a un fichier des ONG. Quand je constate qu’il y en a, par exemple, une trentaine ou une quarantaine et qu’à la fin de chaque année, nous avons des rapports sur 2, 3, 4, 5 ou 6, nous pensons qu’il y a un problème. Il y en a qui font de bonnes choses, il y en a qui font de très mauvaises choses. Donc c’était un rappel à l’ordre nécessaire. Notre logique, c’est d’abord la sensibilisation, l’éducation, ensuite on va passer à l’étape répressive en leur disant qu’on va publier un communiqué en disant que telle, telle, telle n’ont pas le droit d’exercer au Cameroun, et elles vont plier bagages et on ne va plus parler de ces ONG-là. Nous leur avons envoyé un communiqué. Vous les connaissez, elles vous font des rapports sur le Cameroun, sur l’état des droits de l’homme, sur ceci ou cela. Le moment est venu de savoir si ces gens ont le droit de travailler ici. Nous devons êtres regardant sur cette question-là. », explique le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji qui fustige le non respect de la loi par certaines ONG.

Tout naturellement, les ONG camerounaises sont vraiment inquiètes par rapport à ces nouvelles directives prises par les autorités. Maximilienne Ngo, la directrice du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale perçoit dans cette décision, une volonté de restreindre les activités des associations de défense des droits humains.

« Notre inquiétude, c’est qu’en réalité on ne vise pas les associations internationales, mais qu’on vise les leaders au niveau national qui représente les voix des sans-voix. Amnesty, Human Rights Watch, la FIDH, n’ont pas de bureaux au Cameroun. Je l’affirme parce que ce sont des associations avec lesquelles nous travaillons et le Redhac et d’autres associations sont fières de travailler avec ces organisations pour la promotion de la protection des droits de l’homme. Mais elles n’ont pas de représentation au Cameroun, donc ce ne sont pas elles qui sont visées. », a-t-elle dénoncé avant de promettre une résistance acharnée contre ces directives.

« Nous allons résister. Si les associations commencent à leur faire peur, c’est que nous faisons bien notre travail et nous allons poursuivre notre travail et nous sommes persuadés que ce que nous faisons,  c’est ce qu’il faut faire pour le Cameroun, pour le respect des libertés fondamentales, pour les droits de l’homme et pour la paix », a-t- elle souligné.

Par Henri AKODO




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