Dans un rapport publié mardi dernier, la Banque Mondiale tire la sonnette d’alarme sur l’eau que consomme la plupart des citoyens du monde. Selon l’institution, le monde est confronté à une invisible crise de la qualité de l’eau. Un état de chose qui menace le bien-être humain et environnemental, et élimine un tiers de la croissance économique potentielle de certaines zones.
L’étude réalisée par la Banque Mondiale est intitulée « Quality Unknown : The Invisible Water Crisis » (Qualité inconnue : l’invisible crise de l’eau). Sur la base de plusieurs données relevées sur le terrain , dans des stations de contrôle au moyen de techniques de télédétection, l’étude démontre comment la conjonction de bactéries, d’eaux usées et de produits chimiques et plastiques peut transformer l’eau en poison pour les êtres humains et les écosystèmes.
Du rapport, il ressort que l’une des principales causes de la mauvaise qualité de l’eau est l’abondance de l’azote dans les sous-sols.
En effet,informe le rapport, répandu sous forme d’engrais sur les terres agricoles, l’azote atterrit dans les rivières, les lacs et les océans où il se transforme en nitrates, une substance dangereuse surtout pour l’enfant.
Les enfants exposés aux nitrates dès leur plus jeune âge souffrent de problèmes de croissance et de développement cérébral qui ont des répercussions sur leur santé.
Ainsi, le déversement dans l’eau de chaque kilogramme d’engrais azoté supplémentaire par hectare est susceptible de relever dans une proportion pouvant aller jusqu’à 19% un niveau de retard de croissance chez les enfants en comparaison des enfants non exposés à ces produits.
Également, fait remarquer le rapport, les rendements agricoles diminuent sous l’effet de l’augmentation de la salinité de l’eau et des sols résultant de sécheresses plus intenses, d’ondes de tempête et de l’accroissement de l’extraction d’eau.
La quantité de nourriture que l’humanité perd chaque année à cause des eaux salées permettrait de nourrir 170 millions de personnes.
Face à la menace qui concerne tant les pays développés que ceux en voie de développement, la BM demande qu’une attention immédiate soit accordée à la question aux plans mondial, national et local.
« Les pouvoirs publics doivent prendre d’urgence des mesures pour lutter contre la pollution de l’eau de sorte que les pays puissent croître plus rapidement de manière équitable et durable sur le plan environnemental », propose David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale.
Le rapport recommande aux pays de prendre diverses mesures pour améliorer la qualité de l’eau : politiques et normes environnementales ; évaluation exacte des charges polluantes ; systèmes efficaces d’application de la réglementation ; infrastructures de traitement des eaux facilitées par des mesures d’incitation en faveur de l’investissement privé, entre autres, tout en encourageant la participation citoyenne.