Accusé de « recel de documents administratifs et militaires » et de « diffusion de fausses nouvelles », le rédacteur en chef de Dakar Matin, Pape Alé Niang, est incarcéré depuis le 20 décembre. Le mis en cause affirme faire « l’objet d’un acharnement ».
Le journaliste sénégalais Pape Alé Niang a été renvoyé en détention après quelques jours de liberté provisoire. Après 15 jours de grève de la faim, son état de santé est devenu « préoccupant » après « son refus de suivre le traitement des médecins » à l’hôpital principal de Dakar, où il a été évacué le 24 décembre.
« Depuis vendredi, il ne reçoit plus de soin. Ses organes vitaux pourraient être atteints. Il ne bouge quasiment plus et est très affaibli. Nous sommes tous inquiets de ce qui pourrait arriver », explique Ibrahima Lissa Faye, l’un des responsables de la CAP.
Pour lui, c’est la liberté de la presse qui est menacée et les journalistes ont peur. « Deux mois pour un journaliste en prison, c’est trop. Dans l’histoire du Sénégal, c’est du jamais vu », se désole Ibrahima Lissa Faye. En réponse, le ministre de la Communication assure que « la liberté de la presse est garantie au Sénégal » en ajoutant qu’« il ne faut pas confondre liberté de la presse et anarchie ».
« Je prie pour que l’irréparable ne se produise », s’inquiète Me Moussa Sarr qui révèle que son client est « extrêmement éprouvé ».
Le journaliste Pape Alé Niang affirme faire « l’objet d’un acharnement et d’une persécution abominables » de la part du pouvoir sénégalais qui a « décidé de (le) faire taire à tout prix », selon un communiqué transmis à la presse par la Coordination des associations de presse (CAP). « Le combat continue », maintient le syndicat en appelant la profession à un nouveau rassemblement ce mercredi.
Reporters sans frontières a demandé ce mardi « la libération immédiate » de Pape Alé Niang.
73e pays sur 180 au classement 2022 sur la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières, le Sénégal a perdu 24 places par rapport à 2021.