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‘Le statu quo n’est plus acceptable, qu’un changement soit en 2020’, Coditogo

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Les 11, 12 et 19 décembre derniers, Coditogo a tenu une réunion à l’Assemblée nationale française à Paris, sous l’égide du député Jean-Paul Lecoq, membre de la Commission des Affaires étrangères. Principal sujet de cette rencontre, la situation politique du Togo. A l’issue de la réunion, une déclaration a été faite. Elle s’adresse au Gouvernement togolais, à toute la classe politique togolaise, aux autorités françaises et à la Communauté internationale.

DECLARATION FINALE DE LA REUNION DE
PARIS LE 11 DECEMBRE 2019

Faisant le constat que nombre de villes, surtout dans le septentrion togolais, marquées comme fiefs de l’opposition, notamment celui du Parti National Panafricain (PNP), font l’objet de l’état de siège permanent ; les jeunes et tout bras valide sont devenus la cible d’une chasse à l’homme, nouvel exercice de la milice aux ordres.

Entendu que le rapport 2019 de la Ligue togolaise des Droits de l’Homme intitulé « Togo : la terreur contre le peuple » en dit long sur le drame humain que les Togolais vivent quotidiennement ; dans sa préface « AU SECOURS ! ILS FUSILLENT LES ENFANTS ! », cette organisation de défense des droits humains déclare que « l’actualité togolaise sur le plan des droits humains sous la dictature héréditaire des Gnassingbé, est une descente aux enfers pour le peuple martyr. »

Considérant que la création de la FOSEP (Force de la Sécurité des Élections Présidentielles) est une illusion dont le peuple est bien conscient et un alibi pour la France et la communauté internationale de renforcer le matériel de sécurité-répression et de faire triompher la contre-vérité des urnes ; cette innovation de la dictature togolaise est une singularité dans sa conception comme dans sa pratique.

Vu le soutien indéfectible de la communauté internationale et des milieux internationaux d’hommes d’affaires pour légitimer le régime ; en effet, la propagande du Plan National de Développement (PND), les privatisations à tout vent, le Doing Business, la 20ème session de dialogue UE-Togo au cours de laquelle l’Union européenne « a salué les efforts déployés en vue d’aboutir à une élection libre, ransparente et équitable », tout cela vise le même but, redorer l’image du Togo et préparer l’opinion nationale et internationale à accepter les résultats de la contre-vérité des urnes !

Considérant la non-fiabilité du fichier électoral dénoncée par les acteurs politiques de l’opposition et des organisations de la société civile, corroborée par les images qui ont fait le tour de la toile quand il s’est agi à Paris d’une révision d’une liste électorale inexistante de la Diaspora ; alors qu’il n’y a jamais eu de recensement de la Diaspora auparavant ! Cette révision du 29 novembre au 2 décembre dernier a été un fiasco total selon plusieurs organisations de la société civile et il n’y avait pas l’ombre d’un chat dans cette
rue d’Alfred Roll du 17ème arrondissement de Paris. Et pourtant, comme à l’accoutumée, comme pour le « tristement célèbre » Haut Conseil des Togolais de l’Extérieur (HCTE), une liste d’électeurs fabriqués pour nos Ambassades sortira du chapeau de nos prestidigitateurs de la Commission Nationale Électorale.

Il va sans dire que les dernières opérations cosmétiques de lifting des institutions, effectuées maintenant aux pas de charge, ne suffiront pas à faire des élections prochaines un rendez-vous paisible, de fêtes, de joie et d’alternance comme on pourrait le voir sous d’autres cieux non loin du Togo.

S’agissant du vote par anticipation des Forces de Sécurité, cette singularité togolaise, alors même que tout le corps électoral du Togo n’avoisine même pas celui de l’Île-de-France, c’est une fenêtre ouverte à la fraude pour s’assurer un matelas de votes favorables au dictateur. Surtout avec un dépouillement insensé des votes qui exige de mélanger ceux des Forces de Sécurité avec ceux du corps électoral restant, trois jours après.

Non au vote par anticipation de la FOSEP ! C’est purement du vol !
De l’état de siège permanent de plusieurs villes, ajouté à la chasse à l’homme sur la jeunesse, il en découle que c’est ni plus ni moins un terrorisme institutionnel qui sévit donc au Togo !
Seule la résistance populaire, basée sur l’action non violente de désobéissance civile, de non-coopération et d’insoumission généralisée, pourra redonner tout le pouvoir au Peuple togolais pour une alternative démocratique et souveraine.

QUELLES ALTERNATIVES ?
Nous croyons que l’heure est enfin venue de tourner cette longue parenthèse funeste de l’histoire de notre bien commun, le Togo.

SOUCIEUX de voir la Politique, la vraie, devenir un fonds de commerce au Togo pour toute obédience qui prétend lutter pour l’intérêt général.

FAISANT LE CONSTAT que dans une contextualisation géopolitique de la sous-région, avant les élections de Guinée Conakry et celles de Côte d’Ivoire, l’élection présidentielle au Togo, si le chronogramme restait le même, s’avèrerait être le test grandeur nature pour la politique extérieure de la France depuis 2017, qui doit nécessairement changer de braquet. Dans ce cas, de la réussite des élections crédibles, transparentes et apaisées au Togo, dépendront la suite des évènements à Conakry et à Abidjan. C’est ici que le président Macron est interpellé et prévenu devant le sentiment anti-français grandissant en Afrique francophone et surtout en Afrique de l’Ouest.

APPELLE la Communauté internationale à s’impliquer maintenant au Togo, pour l’instauration d’un véritable État de Droit que le Peuple togolais désire ardemment ; à se départir des « gentlemen agreement » qui veulent fermer les yeux sur les dérives criardes des autocrates contre services rendus, alors qu’ils commettent de nombreux crimes sur leurs paisibles populations.
RÉITÈRE notre engagement en faveur d’un État de droit au Togo et une alternative crédible qui, par l’unification des Forces démocratiques, passe par un programme de société commun et une transition qui devra nettoyer les écuries d’Augias.
FORMULE le vœu d’en finir définitivement au Togo avec la culture du crime et de la terreur pour investir la culture d’un vivre-ensemble harmonieux respectueux des valeurs fondamentales de notre République, notre bien commun, notre « DENYIGBAN préféré ».
C’est pourquoi il est dans l’intérêt de tous les Togolais que l’élection présidentielle soit reportée, le temps qu’une transition politique sans Faure Gbassingbé réunisse les conditions favorables pour un scrutin libre crédible et transparent.

Un peuple n’abdique jamais ! Tôt ou tard, il vaincra !
Fait à Paris, le 11 décembre 2019
La Réunion des Forces démocratiques

Ont pris part à cette réunion organisée en partenariat avec CODITOGO, les organisations suivantes :
– Le Rassemblement National pour la Démocratie et le Panafricanisme (RNDP)
– La Diaspora Togolaise en Allemagne (DTA)
– La Fondation Gabriel PERI
– Le Parti Communiste Français (PCF)
– La Plateforme Panafricaine.





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