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Les trois grands échecs d’Ali Bongo Ondimba

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Ali-BongoA mille lieux des tentes et des salles accueillant le dialogue politique national au stade d’Angondjé, qu’il regarde avec un œil perplexe, Gyldas A. Ofoulhast-Othamot fait une sorte de genèse de la supposée impopularité d’Ali Bongo depuis son élection en 2009. L’enseignant au Département de sciences politiques et d’études internationales à l’Université de Tampa et au Hillsborough Community College aux Etats-Unis revient sur les espoirs très tôt douchés par celui qui apparaissait alors comme un «modernisateur», mais dont le style de gouvernance dit «monarchique» et les choix ont fini par révéler sa véritable nature : un dirigeant «revanchard et brutal dans ses décisions». Lecture.

Au moment où s’est ouvert le mardi 28 mars 2017 à Libreville le fameux «dialogue politique» d’Ali Bongo Ondimba, le Gabon est assurément englué dans une grave crise politique, économique et sociale. Pour les actuels tenants du pouvoir d’État gabonais, qui jusqu’à la dernière minute espérait que la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) de Jean Ping s’effrite et participe à ces assises, ce dialogue est perçu comme une occasion de dépasser la présidentielle ratée du 27 août 2016.

En effet, un peu plus de sept mois après l’élection présidentielle et la candidature unique et historique de l’opposition gabonaise portée par Jean Ping, celui que ses partisans considèrent comme étant le président «élu», Ali Bongo Ondimba, dit «ABO» ou Ali, éprouve toujours des difficultés à faire accepter son autorité à la nation gabonaise. Contrairement aux lendemains de la présidentielle de 2009, cette fois-ci, il semblerait que, malgré tous ses «efforts» pour faire oublier les évènements de septembre 2016, le fils d’Omar Bongo Ondimba n’arrive toujours pas à juguler le mouvement populaire contestataire qui s’est déclenché à l’interne comme à l’externe.

Comment en est-on arrivé là alors que huit ans auparavant, dans la foulée de la transition politique et de l’élection présidentielle anticipée, certains observateurs nationaux et internationaux prédisaient un avenir radieux au fils du fondateur du PDG tant il apparaissait pour eux comme un «modernisateur», une sorte d’antithèse de son père ?

Pour comprendre dans une large mesure la situation singulière dans laquelle se trouve Ali aujourd’hui, il est important de revenir sur les enjeux particuliers auxquels ce dernier faisait face au soir du 16 octobre 2009, le jour de son investiture au sommet de l’État gabonais.

Trois grands publics à convaincre

Déclaré vainqueur de la présidentielle anticipée du 30 août 2009 avec près de 42% des voix au sortir d’un scrutin que beaucoup jugèrent à l’époque ni libre ni transparent, pour asseoir son pouvoir dans la durée, Ali se devait de convaincre trois grands ‘publics’ au sein de la société gabonaise.

Bien qu’enchevêtrés les uns dans les autres, et donc difficilement dissociables à l’œil nu, ces trois grands publics étaient cependant différents et repartis de la manière suivante : ceux qui questionnaient la nationalité d’Ali, lire réellement filiation biologique et donc inéligibilité à la fonction présidentielle; ceux qui furent opposés à toute tentative de ‘monarchisation’ du pouvoir dans le pays ; et enfin ceux qui focalisaient sur le tempérament et la capacité d’Ali à gouverner la ‘nation’ gabonaise au moment où le pays s’apprêtait à affronter des défis majeurs après 41 ans de règne autocratique de Bongo-père.

Xénophobie ou attitude légaliste ?

Selon l’universitaire gabonais Serge Loungou, historiquement l’immigration africaine au Gabon comporte deux phases principales articulées autour des périodes coloniales et postcoloniales. Dans un premier temps, l’immigration au Gabon, principalement venue de l’Afrique de l’Ouest, fut une immigration de «travail» organisée par les autorités coloniales et postcoloniales pour pallier au sous-peuplement général du pays et manque de main d’œuvre locale qualifiée. En plus de cette immigration «d’Etat», au fil des ans, attirés principalement par la relative prospérité économique et stabilité politique du pays, des circuits parallèles et clandestins d’immigration se développeront.

Le corollaire de cette immigration légale et illégale fut que, comme le notait encore Serge Loungou, particulièrement dans le contexte de crise économique et sociale des années 80 marqué par la chute des ressources pétrolières dont le pays est largement tributaire encore aujourd’hui, l’immigré d’origine africaine au Gabon sera perçu comme « un parasite économique doublé d’un propagateur de fléaux sociaux». Cette perception erronée, il faut bien le souligner car ne reposant sur aucun fait objectif, se développa et s’ancra dans la psyché collective. Pour une partie même de la population, l’immigré africain au Gabon doit se considérer comme un «fortuné» et ne peut, par conséquent, revendiquer des droits politiques ou sociaux sur le territoire national.

Pour en revenir à Ali, cette question délicate et ambiguë du rapport des gabonais avec «l’étranger africain» le concernait au premier chef à cause des « accusations » qui..LIRE LA SUITE




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