Les trois pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) – le Mali, le Burkina Faso et le Niger – ont officiellement annoncé leur retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Une décision qui semble définitive et qui aura des répercussions importantes sur plusieurs secteurs.
Un départ aux implications multiples
Dans une note diplomatique adressée à l’OIF, ces États ont formalisé leur retrait, comme le prévoit l’article 10 de la Charte de l’organisation. Toutefois, cette décision ne sera effective qu’après un délai de six mois, période nécessaire pour organiser la transition.
Selon Paul Amegakpo, président de l’Institut Tamberma pour la Gouvernance, cette sortie signifie pour ces pays la perte de nombreux soutiens techniques, financiers et pédagogiques, notamment dans les domaines de l’éducation, des médias et de la formation professionnelle.
Parmi les conséquences concrètes, la fin des financements de l’OIF pour les projets de développement. Au Burkina Faso, par exemple, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) pourrait perdre un partenaire de poids. De même, la participation des trois pays à la CONFEJES (Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports de la Francophonie) et à la CONFEMEN (Conférence des ministres de l’Éducation des États et gouvernements de la Francophonie) sera suspendue, affectant leurs programmes dans ces domaines.
Une décision motivée par des tensions politiques
Le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger fait suite à leur suspension par l’OIF après les coups d’État survenus dans ces pays. Considérant cette mise à l’écart comme une ingérence contraire à leur politique de souveraineté, les autorités de l’AES ont jugé préférable de rompre totalement avec l’organisation.
Malgré ce retrait annoncé, Oria Vande Weghe, porte-parole de l’OIF, espère que les projets en cours pourront être finalisés avant l’officialisation de la sortie des trois pays.
L’OIF : une organisation au service de la Francophonie
Créée en 1997, l’Organisation internationale de la Francophonie regroupe 93 États et gouvernements et a pour mission principale de promouvoir la langue française et de renforcer la coopération entre ses membres.
Elle agit à travers quatre institutions clés :
–L’Agence universitaire de la Francophonie (AUF)
–TV5MONDE
– L’Association internationale des maires francophones (AIMF)
– L’Université Senghor d’Alexandrie
Ses principales missions incluent :
– La promotion du français et de la diversité culturelle
– Le soutien à la paix, la démocratie et les droits de l’Homme
– L’appui à l’éducation, à la formation et à la recherche
– L’encouragement de la coopération économique et du développement durable
Le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger marque donc une rupture majeure avec cette institution et illustre un tournant dans leur politique diplomatique. Reste à savoir quelles alternatives ces pays mettront en place pour compenser cette sortie.