Pour une première fois dans l’histoire du Togo, un prélat de l’Eglise catholique soutient ouvertement un candidat à la magistrature supême. L’Archevêque Emérite de l’Archidiocèse de Lomé, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro a fait du candidat Agbéyomé Kodjo son « filleul » pour les élections présidentielles qui se préparent.
Cette prise de position du prélat qui, d’après un communiqué de la Conférence Episcopale du Togo (CET) datant du 4 juillet 2019 n’engage que lui seul, suscite des réactions particulièrement dans le camp du pouvoir en place.
Pour le ministre togolais en charge des Droits de l’Homme, Christian Trimua, l’ingérence de l’Eglise dans les affaires politiques au Togo ne date pas d’aujourd’hui. « Mais la particularité togolaise, c’est un prélat catholique qui adoube des candidats, qui les intronise pendant des messes à l’Eglise en leur donnant le drapeau, en faisant chanter l’hymne national en pleine messe », observe-t-il.
Il n’y a aucun doute que l’Eglise Catholique togolaise « essaie seulement de copier le modèle de la RDC », pense ce membre du gouvernement. « La Conférence Episcopale du Togo essaie de copier ce modèle-là, mais en le faisant de manière plus maladroite qu’en RDC. La première, c’est cette intronisation du candidat Agbéyomé par Monseigneur Kpodzro », analyse Trimua.