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Régulation des évacuations sanitaires : le Niger emboîte le pas au Bénin

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Les dirigeants africains, à quelque niveau que ce soit, dès le moindre souci de santé, vont se soigner dans les hôpitaux « modernes » en occident. Certains bénéficient des évacuations compte tenu de leur rang social. Cette situation intrigue souvent les populations, qui aussi ont naturellement droit à des soins adéquats, mais qui font face au manque cruel de centres appropriés. Mais, certains dirigeants africains semblent prendre la mesure de cette situation et comptent prendre des dispositions pour réglementer l’évacuation sanitaires des premiers responsables.

C’était récemment le cas au Bénin, où Patrice Talon a souhaité que le système d’évacuation sanitaire soit totalement reformé dans le but de faire de l’économie pour l’Etat. Le Niger vient de lui emboîter le pas. Le gouvernement nigérien a annoncé le 16 mars que « tout dossier d’évacuation sanitaire », y compris dans le cas de ministres et des députés, devrait désormais « être soumis à l’avis préalable de l’Hôpital général de référence » de Niamey.  L’objectif de cette décision est de réduire les coûts liés aux évacuations sanitaires à l’extérieur du pays.

Le Président de la République Béninoise avait lancé le débat lors d’une récente rencontre avec la communauté musulmane du Bénin. Au cours de cette rencontre, il a exprimé son indignation par rapport au mode d’évacuation sanitaire. Pour lui, ces opérations coûtent énormément au contribuable et plus grave cela n’est possible que pour quelques personnes dont les hauts cadres, les amis et parents alliés du Président de la République. « Celui qui est dans son village et qui n’est pas proche du pouvoir n’a pas la chance d’être évacué », avait -t-il déploré. Un état de chose qui relève de l’injustice sociale contre laquelle le Président Patrice Talon s’engage à lutter. « Ceux qui ont les moyens peuvent aller se faire soigner à l’étranger sur fonds propres, mais cela ne sera plus sur le dos du contribuable, car les ressources de l’Etat serviront désormais à soigner le plus grand nombre qui n’est rien d’autre que la couche défavorisée », avait-il soutenu.

C’est visiblement dans cette même dynamique que s’inscrit le Niger, qui veut contraindre les cadres de l’Etat à se faire soigner au pays.  Cette décision est motivée par la construction d’un hôpital de référence à Niamey. « L’Hôpital général de référence dispose d’un personnel hautement qualifié et d’un plateau technique de pointe. Sa mise en service devra permettre de réduire de manière significative les coûts liés aux évacuations sanitaires à l’extérieur du pays », avait expliqué le ministre de la Santé publique, Idi Illiassou Maïnassara, lors du dernier conseil ministériel, vendredi 16 mars.

« À cet effet, tout dossier médical d’évacuation sanitaire doit être soumis à l’avis préalable de l’Hôpital général de référence qui indiquera la nécessité ou pas de faire recours aux hôpitaux à l’étranger », avait  ajouté le président Mahamadou Issoufou, avant de poursuivre : « Pour montrer le bon exemple, il a été décidé que désormais, les ministres et les députés ne feront l’objet d’évacuation aux frais de l’État que dans la mesure où les prestations concernées ne peuvent être fournies par l’Hôpital général de référence. »

Ces décisions ô combien salutaires, devraient servir d’exemple à d’autres Etats africains.




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