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Soulèvement populaire : il y a 29 ans, il fut un 5 octobre au Togo !

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Le Togo a commémorer le 05 octobre dernier, le 29ème anniversaire du soulèvement populaire du 5 octobre 1990. C’est l’occasion retenu pour le mouvement MO5 d’adresser un message à toute la nation togolaise.

Voici ci-dessous, l’intégralité !

La commémoration du 5 octobre 1990, journée de la Jeunesse togolaise, constitue pour chacun d’entre nous un moment solennel de rappel de notre tumultueuse histoire, et une occasion de nous incliner pieusement devant la mémoire de tous ceux qui ont su mêler héroïquement le nom du Togo à leur sang. C’est aussi l’occasion de rendre un vibrant hommage aux différents acteurs de cet événement, singulièrement des patriotes atrocement torturés qui ont souffert dans leur chair et dans leur âme.

Le 5 octobre, c’est le renouvellement de notre foi dans la lutte démocratique pour un Togo digne. C’est aussi un moment exceptionnel pour saluer le vaillant peuple togolais en général, et les militants de la démocratie en particulier pour le juste combat mené depuis des décennies contre la dictature militaro-civile du clan des Gnassingbé au Togo.

Chers compatriotes,

Les années passent et le constat reste le même. Ce n’est pas une révélation quand nous affirmons que la dictature perdure dans notre pays avec la complaisance et l’indifférence d’une certaine communauté dite internationale qui, souvent, fait semblant de dénoncer l’arbitraire du régime togolais tout en lui apportant un appui méprisant.

Au Togo, plusieurs militants de l’opposition sont tués, contraints à l’exil ou croupissent innocemment dans des geôles. Des médias jugés proches de l’opposition demeurent abusivement fermés. Des lois liberticides sont votées par une Assemblée à la botte du clan. La répression sanglante et l’impunité ont élu domicile dans le pays depuis belle lurette.

Le pouvoir regimbe à faire de vraies réformes nécessaires au pays, malgré les demandes incessantes des forces démocratiques.

Si ailleurs les élections constituent un moyen de forger ou de consolider l’Etat de droit à travers le choix libre des dirigeants, au Togo du clan elles riment avec la tricherie, le mensonge des urnes. Cet amer constat est illustré, une fois de plus, par les dernières prétendues élections. Une situation qui accentue le drame du pays. La coupe est pleine !

Chers compatriotes, chers militants de la démocratie,

Nous ne le dirons jamais assez : notre destin est entre nos mains, pour autant que nous sachions réagir au drame que vit notre cher Togo. La concrétisation des aspirations profondes de nos populations requiert une abnégation. La lutte pour la libération d’un peuple doit être dépourvue de sordides calculs politiciens.

Nous luttons pour que la terre de nos aïeux recouvre sa dignité, et cette lutte exige de nous un comportement digne et idoine. Face à la faillite du pouvoir RPT-UNIR et sa dictature qui régente notre pays durant des lustres, nous n’avons pas le droit de nous dissiper dans des querelles futiles et stériles qui n’auront pour résultats que de nous diviser davantage, alors que les forces démocratiques ont tout intérêt à s’armer de cohésion contre la dictature au Togo. Une opposition divisée est une opposition fragilisée.

Chers compatriotes, à quelques mois d’une mascarade électorale en préparation, poursuivons autrement la lutte dans un élan unitaire pour changer les rapports de forces sur le terrain. Rien ne serait plus dangereux que de confondre les vicissitudes du moment et échec.

Encore une fois, que l’amour de la patrie prenne le pas sur des considérations personnelles !

C’est un appel renouvelé à l’adresse de tous les Togolais, aussi bien de l’intérieur du pays que de la diaspora. Mais une diaspora éclairée par la charge des responsabilités qui se doivent d’être les siennes, et non celle dessinée par le pouvoir autoritaire de Lomé. Nous n’avons pas la prétention de donner des leçons, même lorsque la taille des défis nous ramène constamment à la répétition, au rappel du bon code de conduite qui doit prévaloir parmi les membres de la diaspora qui sont appelés à un rôle autrement plus constructif que de soutien répugnant à une dictature . Pour sortir le Togo de l’étron, nous devons choisir ensemble la voie du courage et du réalisme !

Chers compatriotes,

Le drame togolais est indescriptible. Faut-il continuer avec les mêmes méthodes de lutte ou allons-nous enfin essayer d’autres méthodes ? Notre lutte doit désormais être multiforme et sans jactance. Il est inconcevable que la communauté dite internationale qui soutient ouvertement la lutte armée sous d’autres cieux, reste sourde aux cris de détresse du peuple pacifique togolais. C’est pourquoi, dans une dynamique d’ensemble, l’opposition démocratique doit courageusement changer de stratégie de combat. Pour ce faire, la main bâtisseuse du Mouvement patriotique du 5 octobre (MO5) ne saurait manquer à son devoir. Le nombre d’hectolitres de sang versé sur la terre de nos aïeux est assez !

Chers compatriotes, ayons foi dans l’avenir du Togo. Seule la lutte libère véritablement !

Fait à Bruxelles, le 5 octobre 2019.
Eloi Koussawo, Coordinateur Général du MO5.




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