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Cameroun : impossible réconciliation entre le gouvernement et les ONG des Droits de l’Homme

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Au centre de la brouille, des accusations réciproques d’impartialité et de violations des droits de l’Homme. Les rapports entre le gouvernement camerounais et certaines ONG exerçant sur son sol s’effritent au jour le jour. Ce mois d’août, les relations entre les deux partenaires se sont crispées davantage.

Dans un nouveau rapport accablant publié le 11 août dernier, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a accusé les forces de défense et de sécurité camerounaise d’avoir procédé à des tueries dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest lors de diverses opérations menées entre le 24 avril et le 12 juin derniers.
Selon cette ONG, l’armée camerounaise a « sommairement tué au moins 10 personnes et commis plusieurs autres abus » lors d’opérations anti-insurrectionnelles dans la région du Nord-Ouest du Cameroun.

L’ONG a détaillé dans son rapport que des soldats camerounais « ont également brûlé 12 maisons, détruit et pillé des centres de santé, détenu arbitrairement au moins 26 personnes et en auraient fait disparaître de force quelques 17 autres » dans le Nord-Ouest.

Une sortie qui, comme d’habitude n’a pas été du gout des autorités camerounaises. Le 24 août 2022, dans un communiqué rendu public par la division de la Communication, le ministère de la Défense s’est insurgé des allégations diffusées par Human Rights Watch (HRW).

Selon les autorités miliaires camerounaises, « la crise dans les deux régions mentionnées plus haut a en effet donné à voir une organisation au caractère partial, n’obéissant pratiquement plus au principe de neutralité qui devrait être le leitmotiv de ces organisations opérant en zone de crise et s’immisçant dans les affaires internes du Cameroun, en mettant sur le même pied, une armée républicaine et une bandes de criminels dont le sport favori reste des exactions contre des populations civiles ».

En 2019, Le gouvernement Camerounais avait refusé de laisser une chercheuse de Human Rights Watch entrer dans le pays. Pour l’ONG, cette mesure du gouvernement tentait d’entraver l’émission de rapports sur les abus des forces de sécurité, mais Human Rights Watch avait rassuré qu’elle « continuera à documenter et faire connaître les violations des droits humains au Cameroun ».

Human Rights Watch n’est d’ailleurs pas la seule organisation qui a été prise à partie par les autorités camerounaises. On se rappelle encore que, toujours dans le cadre de la crise en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et après de multiples rappels à l’ordre restés sans suite, après des convocations de ses responsables par les autorités camerounaises ont procédé le 8 décembre 2020 à la suspension des activités de Médecins sans frontières dans la région du Nord-Ouest par le gouvernement camerounais pour des faits de « collusion » avec des éléments séparatistes dans le Nord-Ouest.

Le Cameroun n’a eu de cesse de rappeler que les activités pratiquées sur le territoire national, par les Organisations non gouvernementales sont encadrées par la loi du 22 décembre 1999 régissant les Organisations non gouvernementales.

Malgré sa suspension, Médecins Sans Frontières qui s’était vu refuser par les autorités camerounaises, la reprise de ses activités médicales dans la région du Nord-Ouest, continuait à accuser « la violence armée qui a rendu l’accès aux soins particulièrement critique. Face à l’ampleur des besoins sanitaires de la population, MSF avait appelé le gouvernement camerounais à immédiatement lever cette suspension ».

Essama Aloubou




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