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« C’est une part de ma vie qui disparaît », l’émouvant hommage de Sarkozy à Chirac

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L’ancien président français, Jacques Chirac n’est plus. Il est décédé ce jeudi 26 septembre 2019 à l’âge de 86 ans. Pour son successeur direct, Nicolas Sarkozy, c’est un grand vide que Chirac laisse dans la vie de ses proches, dont lui-même.

Dans un hommage rendu à l’illustre disparu sur sa page facebook, Nicolas Sarkozy dit avoir perdu une part de sa personne, lisez plutôt !

La stature imposante et la voix si particulière de Jacques Chirac ont accompagné la vie politique française pendant un demi-siècle et incarné la Nation lorsqu’il fut élu à la Présidence de la République.

Sa disparition touche aujourd’hui tous les Français, ceux qui l’ont soutenu comme ceux qui l’ont combattu, car personne ne peut oublier qu’en 2002 il rassembla, sur son nom et sur les valeurs qu’il incarnait, une majorité écrasante de nos concitoyens.

Chacun peut imaginer ce que cette disparition représente à titre personnel. C’est à ses côtés que je me suis engagé très tôt dans la vie politique et c’est sur son exemple que j’ai souhaité servir la France. J’ai été son ministre, j’ai présidé une famille politique qui a été la sienne et je lui ai succédé à la tête de la France. S’il a pu nous arriver de nous opposer sur le plan politique, je n’ai jamais oublié ce que je lui devais et ce qu’il a fait pour notre pays auquel il a voué son existence y compris dans les moments où les drames venaient frapper sa famille. Sa ténacité, sa force de conviction, son empathie naturelle, et par-dessus tout sa capacité à surmonter les épreuves de la vie ont constamment forcé mon admiration et suscité mon respect.

Jacques Chirac a cherché, coûte que coûte, à tracer un sillon pour la France dans un contexte difficile marqué par la mondialisation des échanges et l’émergence d’un monde de plus en plus complexe, dangereux et instable.

Il a défendu, avec panache, la place, si particulière de la France, dans le grand désordre international qui a succédé à la Guerre Froide. Il n’a jamais rien cédé sur notre indépendance, en même temps que sur son profond engagement européen. Il a reconnu, avec lucidité la responsabilité qui avait été celle de l’Etat dans les complicités criminelles de Vichy. Il fut, l’un des tout premiers, à avoir alerté sur les risques liés au réchauffement climatique. Il a incarné une France fidèle à ses valeurs universelles et à son rôle historique ; une France attachée au multilatéralisme et à la construction d’un monde plus juste et plus solidaire ; une France fidèle à ses alliés et à ses partenaires, mais qui ne se laissait rien dicter comme l’a illustré son opposition à la guerre en Irak.

Les Français peuvent être reconnaissants pour cette action toute entière vouée à notre pays. Sa mémoire restera dans l’Histoire de France comme dans le cœur de tous nos compatriotes.

A titre plus personnel, je mesure ce que sa disparition laissera comme vide. C’est une part de ma vie qui disparait aujourd’hui. J’en éprouve une profonde tristesse. Mes pensées vont à son épouse Bernadette, à sa fille Claude et à Martin son petit-fils. Aujourd’hui il rejoint Laurence. Qu’ils reposent tous deux en paix.

Nicolas SARKOZY




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