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C’est la question que se posent beaucoup de personnes après le décès du célèbre chanteur de gospel Kizito Mihigo. A 39 ans, l’homme a été retrouvé mort dans sa cellule ce 17 février 2020 au petit matin après seulement 4 jours de détention. La version officielle est celle d’un suicide, mais le mystère reste entier.
Selon la police rwandaise, l’artiste se serait pendu avec son drap dans sa cellule au poste de Remera.
Kizito Mihigo a été arrêté le 13 février dernier dans le sud du pays. Selon le bureau des enquêtes, il est accusé d’avoir voulu passer illégalement la frontière avec le Burundi pour rejoindre un groupe armé. Il aurait même essayé de corrompre des villageois qui l’auraient reconnu. Détenu en à peine 4 jours, le chanteur se serait donné la mort. A en croire ses geôliers, le chanteur s’était renfermé dans un mutisme plusieurs heures avant le drame.
Une version face à laquelle ses proches et une partie de l’opinion publique restent sceptiques. Pour certains, ce sont les démons du passé qui refont surface.
Jadis chantre de la réconciliation après le génocide de 1994 auquel il a échappé, l’artiste avait déjà été arrêté une première fois en 2014. Il sera porté disparu pendant quelques jours avant que les autorités rwandaises reconnaissent sa détention. Il avait été condamné en avril 2015 à 10 ans de prison ferme pour « conspiration contre le gouvernement ».
Mais après 4 ans derrière les barreaux, il recouvre la liberté en 2018 à la faveur d’une grâce présidentielle dont avait également bénéficié 2000 autres prisonniers.
Comment donc celui qui avait déjà passé 4 ans en prison sans attenter à sa vie en viendrait-il subitement à se donner la mort après seulement 4 jours de détention ? Les doutes font surface. D’autres n’hésitent pas à pointer du doigt le régime du président Paul Kagame, en l’accusant d’avoir assassiné le chanteur.
Les autorités ont promis ouvrir une enquête dans les plus brefs délais pour élucider l’affaire.
