La commission de vérification des pouvoirs de l’assemblée générale des Nations Unies a reconnu le 6 décembre 2023 la légitimité du gouvernement de la transition du Niger issue du coup d’Etat du 26 juillet 2023. Une décision qui prend le contre-pied des agitations observées jusqu’ici de la part de la CEDEAO et de la France.
Dans un communiqué, le Conseil national pour la sauvegarde de la partie (Cnps) considère que la décision de la commission onusienne n’est que le respect du droit international. « Les pouvoirs doivent émaner soit du Chef de l’État, soit du Chef du Gouvernement, soit du Ministre en charge des Affaires étrangères et être communiqués au Secrétaire général, conformément à l’article 27 du règlement intérieur de l’Assemblée générale », explique le Cnps dans le communiqué qui précise que, « dès lors aucune ambiguïté ne se posait quant à la légitimité du Gouvernement issu des événements du 26 juillet 2023 »,, l’Assemblée Générale des Nations Unies ne fait « qu’acter un point de droit international qui ne souffre d’aucune interprétation a contrario comme l’ont fait les institutions de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest qui se fourvoient dans leur analyse du droit communautaire et du droit international ».
Le 28 juillet, soit deux jours après le coup d’Etat, l’Organisation des Nations unies avait appelé à un retour à l’ordre constitutionnel. La France s’est pendant longtemps fermement opposée au coup d’Etat, et avait exigé le retour aux affaires de Mohamed Bazoum, « le président démocratiquement élu qui a su faire des réformes courageuses pour son peuple » selon Emmanuel Macron. En réaction à ces interférences, les nouvelles autorités du Niger ont tout simplement rompu tout lien avec Paris et obtenu le départ des troupes françaises.
Quant à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO, elle avait menacé d’une intervention armée dès les premières heures du putsch, et pris des sanctions drastiques contre le Niger. A la manoeuvre, Ahmed Bola Tinubu du Nigeria qui a été vite retenu dans son élan par le Sénat et l’opinion publique de son pays, Alassane Ouattara, Patrice Talon Talon et Macky Sall. Le Togo de Faure Gnassingbé avait plutôt prôné le dialogue comme seul moyen possible de régler la crise. C’est grâce au Togo que les militaires français présents au Niger ont connu une sortie honorable.
Près de cinq mois après le coup d’Etat qui a vu l’arrivée des militaires au pouvoir, désormais reconnus par l’ONU, on se demande si les chefs d’Etat de la CEDEAO vont continuer de maintenir leurs sanctions contre le peuple du Niger.