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Situation au Tchad : à quoi jouent la France et l’Union africaine ?

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La junte militaire au pouvoir depuis plusieurs mois au Tchad multiplie les exactions sous le regard presque complice de Paris et de l’Union africaine.

On croyait que les manœuvres d’antichambre de la France en Afrique n’ont plus cours. Que Paris s’avise désormais à prôner les principes de démocratie tels que définis par les Nations Unise. Et que l’Union africaine continue de  promouvoir et de défendre des positions africaines communes sur les questions d’intérêt pour le continent et ses peuples. Que non ! Les récents événements au Tchad viennent d’administrer une piqure de rappel aux naïfs. La presse internationale a annoncé que les manifestations jeudi au Tchad on fait une cinquantaine de morts.

Après ces malheureux événements, le ministère français des affaires étrangères français a condamné les violences survenues ce jeudi à N’Djamena, la capitale du Tchad.

Dans un communiqué publié à la mi-journée, la diplomatie française a condamné les heurts qui ont fait au moins trente morts ce jeudi matin dans la capitale du Tchad« Des violences sont survenues ce matin au Tchad, avec notamment l’utilisation d’armes létales contre les manifestants, ce que la France condamne », indique le communiqué.

A coté, l’Union africaine, par l’entremise de Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’UA, a également réagi. « Je condamne fermement la répression des manifestations ayant entrainé la mort d’hommes au Tchad. J’appelle les parties au respect des vies humaines et des biens et à privilégier les voies pacifiques pour surmonter la crise », a écrit Moussa Faki Mahamat.

Si ces deux communications brillent par leur platitude, elles interrogent d’autant plus sur le vrai rôle de de la France et de l’Union africaine dans la situation qui prévaut actuellement au Tchad.

Contrairement à ses engagements, Mahamat Déby a décidé d’organiser un dialogue national factice en mettant sur pied une nouvelle transition qui va encore durer deux ans. Ni le Quai d’Orsay, ni l’Elysée n’ont communiqué après cette décision, ce qui voile à peine le parti pris de la France pour le pouvoir militaire au Tchad. L’on l’avait déjà observé depuis avril 2021, lors de la mort d’Idriss Deby Itno. Son fils s’était emparé du pouvoir avec la bénédiction d’Emmanuel Macron qui avait déroulé le tapis rouge au nouvel homme fort de N’Djamena, au mépris de toute disposition constitutionnelle.

De son coté, l’Union africaine avait dénoncé du bout des lèvres la prise de pouvoir par un militaire sommé les autorités de transition tchadiennes de respecter la période de 18 mois pour l’achèvement de la transition. Au fond, elle n’a jamais haussé le ton encore moins pris des sanctions contre la junte au pouvoir. C’est dire que Mahamat Idriss Deby qui semble très actif sur le plan diplomatique sait qu’il peut évoluer avec la bénédiction de l’Union africaine et surtout de la France prompte à condamner la même situation dans d’autres pays africains comme le Mali.

Essama Aloubou




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