Africa Top Success Ils font l'Afrique
Le héros du 19 août 2017 a renoué avec ses vielles habitudes. Si entre temps, beaucoup ont estimé que « Atchadam zewa » (Atchadam a fui), il faut reconnaitre que ce n’est plus le cas depuis ses deux dernières sorties. Dans son dernier message audio qui continue de faire le tour des réseaux sociaux, le leader du PNP est revenu amplement sur la reprise des manifestations pacifiques au Togo, ce pays de l’Afrique de l’ouest plongé dans une crise socio-politique profonde depuis plus d’un an. Il l’a martelé dans son adresse à la nation: la coalition de discutera pas d’itinéraires.
Alors que le gouvernement s’est dit « se préparer à toutes les éventualités « en cas de manifestations de rue, on se demande si le Togo ne s’achemine pas vers un « 19 août bis? ». Dans la mesure où toute velléité de contestation dans le contexte politique togolais est très mal perçue par le pouvoir de Lomé. Une situation souvent marquée par des répressions « sanglantes » des manifestations de l’opposition. Inutile de rappeler ici le nombre de morts et de blessés enregistrés depuis le déclenchement de la crise sur fond de contestation populaire.
Tchikpi Atchadam est-il sur le point de conduire ses militants et sympathisants à l’abattoir ? C’est l’interrogation majeure depuis la diffusion de son message audio sur les réseaux sociaux.
« Pour la reprise des manifestations et connaissant les manœuvres du pouvoir à travers le ministère de l’administration territoriale, notre seule obligation légale sera le dépôt de la lettre d’information par la coalition. Nous nous passerons des rencontres avec le ministre car nous ne discuterons pas d’itinéraires. La coalition a suffisamment fait preuve pendant plus d’une année de lutte du caractère pacifique de ces manifestations et l’expérience a montré que la violence vient plutôt et toujours du côté du pouvoir », a affirmé le numéro 1 du PNP.
Si certains observateurs estiment que le message est synonyme d’un « envoi direct » de la population dans la gueule du loup, le leader de la contestation au Togo est conscient de cette éventualité. Tikpi Atchadam rappelle à la coalition des 14 dont il est membre, qu’il leur faut des dispositions pour protéger la population.
« En vue de protéger les populations contre la barbarie, il faut la présence de la presse internationale en appui à la presse nationale, des organisations internationales des droits de l’Homme aux côtés des organisations nationales des droits de l’Homme », a-t-il suggéré
La marche selon le président du PNP, « est organisée pour un objectif précis: l’alternance ». Voilà pourquoi il entend faire les choses en grand. Pourquoi, si possible, ne pas organiser « une gigantesque marche » aussi bien sur le plan national qu’international? Se demande t-il. En attendant, il sonne encore une fois la mobilisation générale et appelle ses alliés en renfort.
« A la reprise des manifestations, il nous faudra apporter des preuves de notre capacité en tant que coalition de quatorze partis politiques qu’une marche gigantesque est susceptible de mettre fin à leur pouvoir est possible avec ou sans les villes assiégées que sont Mango, Bafilo et Sokodé. (…) et si nous le réussissons, c’est la fin de ce régime, c’est leur donner le message que c’est fini. Ce sera la fin de la lutte consacrée à la victoire du peuple sur la dictature cinquantenaire », a-t-il soutenu.
Pour rappel, la C14 a appelé ses membres et partisans à une grande manifestation de 17 novembre prochain. Le PNP qui entre temps, s’était désolidarisé de la démarche unitaire, est revenu sur sa décision au cours de ces dernières sorties. Il a appelé les siens à se préparer à l’éventualité de descendre dans les rues, à l’appel de la coalition.
Faut-il craindre encore des lendemains sombres pour le Togo ? C’est du « wait and see » !
