Un pape noir? Le sujet n’est pas d’actualité mais elle revient bien souvent dans les discussions. Le sujet devient plus brûlant au moment du changement du souverain pontife. Certains noirs ont des profils adéquats selon Nicolas Senèze
Dans son histoire, l’Église catholique a déjà eu des papes africains. Trois plus exactement, selon Nicolas Senèze, envoyé spécial permanent de La Croix à Rome : « Victor Ier (189-199), Miltiade (311-314) et Gélase Ier (492-496) ». « Mais ces papes étaient originaires des provinces romaines d’Afrique Algérie, Tunisie et Libye actuelles. Ils seraient donc plutôt d’origine berbère mais pas noirs », précise-t-il.
Mais malgré ce constat, l’homme de média proche du Vatican reste optimiste. « Depuis Jean-Paul II, on a l’habitude de dire qu’un pape peut être de n’importe quelle nationalité… Aussi, sur le papier, un pape africain ne serait pas à exclure a priori. Reste à avoir quelqu’un qui aurait le bon profil et serait susceptible de recueillir sur son nom les 2/3 des voix des cardinaux électeurs au cours du conclave» explique Nicolas Senèze.
Et parmi les profils type, il cite deux. Il s’agit d’un côté, du cardinal Robert Sarah, guinéen et actuel préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, à Rome ; de l’autre, du cardinal Peter Turkson, ghanéen, préfet du Dicastère pour le développement humain intégral, la « voix » sociale du pape.
Nicolas Senèze ajoute même un 3ème profil, l’archevêque de Bangui, en Centrafrique, le cardinal Dieudonné Nzapalainga, 50 ans. Il lui trouve des qualités uniques. « c’est une forte personnalité, doublée d’un homme de paix, extrêmement courageux… Sans doute est-il trop jeune pour le prochain conclave, mais il est électeur jusqu’à ses 80 ans, donc électeur pour quelques conclaves encore. Avec son expérience, il sera un « poids lourd » de ces conclaves futurs », estime le spécialiste du Vatican.