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À la tribune de l’UA, la mayonnaise Zelensky n’a pas pris!

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Volodymyr Zelensky a enfin pu s’adresser aux dirigeants africains, comme il le souhaitait depuis le mois d’avril. Ce lundi 20 juin, le président ukrainien s’est adressé par visioconférence aux chefs d’État de la l’Union africaine.

Son talent de grand acteur de la communication n’a pris aucune ride. Face au bureau élargi de l’Union africaine comprenant le président de l’UA, le président de la commission de l’UA et des ambassadeurs accrédités, Volodymyr Zelensky a déclaré que « l’Afrique est otage de ceux qui ont commencé la guerre contre notre État. » C’est clair, le président ukrainien a tenté de mobiliser, de solidariser les pays du continent à la cause de son pays. Mais l’ancien humoriste a-t-il réussi à convaincre ses interlocuteurs?

La réticence à recevoir Zelensky

C’est depuis avril que le président cherchait à s’adresser aux dirigeants du continent. Mais sa prise de parole a été repoussée à plusieurs reprises. Zelensky n’a été suivi que par quatre chefs d’État africains. La preuve du peu d’intérêt que suscite le dirigeant ukrainien sur le continent.

Dans une réaction laconique sur Twitter, le président en exercice de l’UA, Macky Sall, a salué « l’adresse conviviale » de Zelensky, indiquant que « l’Afrique reste attachée au respect des règles du droit international, à la résolution pacifique des conflits et à la liberté du commerce ».

Pas un mot sur l’affaire des Africains bloqués en Ukraine

D’abord, beaucoup d’Africains reprochent à Volodymyr Zelensky de ne pas avoir présenté d’excuses à l’Afrique pour les traitements « racistes » que des Ukrainiens ont infligés aux ressortissants africains bloqués en Ukraine au début de la guerre en février. Pour eux, l’Afrique doit rester sur sa position de neutralité dans le conflit qui oppose la Russie et les États-Unis par l’Ukraine interposée. « Zelensky veut juste se servir de l’Afrique pour avoir plus de voix aux Nations unies contre l’ennemi russe« , a commenté un auditeur sur une radio internationale.

En effet, l’Afrique compte pour un quart des votes à l’Assemblée générale de l’ONU. Ce qui représente un atout indispensable pour M. Zelensky.

Dans la foulée, le dirigeant ukrainien a lancé des initiatives pour renforcer la coopération entre son pays et l’Afrique. Il s’agit notamment de la nomination d’un « représentant spécial de l’Ukraine pour l’Afrique » et la préparation d’une « grande conférence politique et économique Ukraine-Afrique ». « Encore une pagaille de plus« , selon un internaute qui dénonce le manque de respect à l’Afrique. « L’Afrique n’est pas un pays, c’st un continent tout de même! Tantôt sommet France-Afrique, tantôt sommet Israël-France, aujourd’hui, c’est un sommet Ukraine-Afrique, demain, ce sera probablement un sommet Bangladesh-Afrique« , peste-t-il.

L’engrais et le blé, deux faux arguments!

Volodymyr Zelensky dispose d’une arme toutefois: l’engrais et le blé ukrainiens et russes dont les pays africains dépendent pour au moins 50%. Au début du mois, le président en exercice de l’UA était chez Vladimir Poutine pour négocier « la libération des céréales. »

Une démarche critiquée par certains analystes du continent. « L’Afrique est le continent qui regorge des terres les plus fertiles au monde, avec un taux estimé entre 60 à 65% de terres cultivables. Comment donc expliquer que l’Afrique, avec son extrême jeunesse parfaitement dynamique et pleine d’énergie, puisse quémander de la nourriture?« , s’interroge Luc Abaki, journaliste et analyste politique togolais.

Le discours de Volodymyr Zelensky sera-t-il suivi d’effet sur le continent? De toute façon, l’Afrique affiche clairement sa volonté de préserver une neutralité dans ce conflit. Près de la moitié du continent s’est abstenu il y a trois mois, lors du vote condamnant « l’agression » russe. Emmanuel Macron l’avait déjà dit, la solution à cette guerre passe par le dialogue, et non par « l’humiliation » de la Russie ». Ce lundi, Moussa Faki Mahamat a réitéré la position de l’UA sur « la nécessité urgente d’un dialogue » pour «mettre fin au conflit afin de permettre le retour de la paix dans la région et de rétablir la stabilité mondiale ».




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