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Afrique : faut-il craindre une pénurie des produits alimentaires ?

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Depuis le début de la guerre en Ukraine, plusieurs pays ont décidé de suspendre les importations des produits alimentaires. Selon l’International Food Policy Research Institute, le nombre de pays imposant des restrictions à l’exportation des produits alimentaires est passé de 3 à 16 depuis le début de l’invasion en Ukraine.  

La dernière interdiction en date est celle de l’Inde, deuxième producteur mondial de blé. New Dehli a suspendu depuis le 17 septembre 2022, ses exportations de blé après avoir stoppé ses exportations de riz. La décision de l’Inde porte ainsi à 16 le « nombre de pays imposant des restrictions à l’exportation de produits alimentaires », d’après l’International Food Policy Research Institute (Ifpri). « Le montant total des exportations concernées par les restrictions représente environ 17 % du total des calories échangées dans le monde », ajouté l’institut.

Les produits touchés par les restrictions sont essentiels à la sécurité alimentaire. Ainsi, montre l’Ifpri, les cinq produits agricoles, représentant près de 90 % des calories importées, sont actuellement concernées par les restrictions à l’exportation : le blé (31 % des calories totales concernées), l’huile de palme (28,5 %), le maïs (12,2 %), l’huile de tournesol (10,6 %) et l’huile de soja (5,6 %). En termes de commerce total de produits individuels, les restrictions à l’exportation affectent 35,9% des exportations de blé, 55% des exportations d’huile de palme, 17,2% des exportations de maïs, 78,2% des exportations d’huile de tournesol et 5,8% des exportations d’huile de soja.

Vers la hausse des prix en Afrique

Avec la décision de suspendre les exportations en Afrique, l’Afrique sera privée de certains produits et va difficilement trouver une alternative. Conséquences, les  prix pourraient grimper encore. Pourtant l’Afrique est déjà très fragilisée par la Covid-19 et un endettement croissant.

Le directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), avait pourtant  appelé les gouvernements à : « s’abstenir d’imposer des restrictions à l’exportation, qui peuvent aggraver la hausse des prix des produits alimentaires et saper la confiance dans les marchés mondiaux ». Plaidant de « veiller à ce que les mesures prises pour faire face à la crise n’aient pas pour effet d’aggraver l’insécurité alimentaire et permettent au contraire d’accroître la résilience ».

Le sort de l’Afrique sur la question de la sécurité alimentaire  se joue donc  dans l’actuelle crise. Car le continent continue de  cultiver  une nouvelle dépendance envers les pays développés.

Selon la Banque mondiale, l’Afrique de l’Ouest et la région du Sahel seront particulièrement affectées par la guerre entre la Russie et l’Ukraine.  Compte tenu de la forte dépendance de la région à l’égard des importations de denrées, la crise alimentaire mondiale qui se profile va frapper durement la région et va détériorer davantage la sécurité alimentaire, en particulier pour les pauvres.

Localement, les prix du riz, du blé, de l’huile, du sucre et d’autres importations de produits transformés ont déjà augmenté de 20 à 50 % dans différents pays de la région. Et il est évident qu’avec les mesures prises par l’Inde, que les prix augmentent de nouveau dans les prochains jours. Selon le PAM, en Afrique de l’Ouest, 7 à 10 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir d’insécurité alimentaire en raison des conséquences de la guerre.

Essama Aloubou




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