Entre la chute du régime Bouteflika et la Coupe d’Afrique des Nations, il n’ y a qu’un trait d’union. Après avoir chassé l’ancien président du pouvoir et provoqué par la suite les départs successifs de l’ex-président du Conseil constitutionnel Tayeb Belaïz, ou encore de Mouad Bouchareb, ex-président de l’Assemblée populaire nationale, le peuple veut désormais la Coupe d’Afrique. Une illusion? En tout cas, la nouvelle ère laisse présager une continuité de victoires populaires en Algérie.
La première finale de l’Algérie à la CAN, remonte en 1990. Le pays s’apprête donc à vivre des moments intenses, vendredi 19 juillet lors de la finale qu’il disputera avec le Sénégal.
Eh oui, 29 ans après, le soutien à l’équipe nationale est fortement imprégné de la mobilisation populaire qui a obtenu le départ du président Bouteflika et réclame la fin du « système ».
Comme lors des matchs du championnat national, souligne Jeune Afrique, le stade redevient une agora avec des blocs de jeunes supporteurs qui entonnent « La Casa del Mouradia », et les slogans entendus lors des marches hebdomadaires qui ont précédé la démission de Bouteflika.
Après le slogan « Echaab Yourid Isqat nidham » (le peuple veut la chute du régime), on entend désormais « Echaab Yourid la Coupe d’Afrique » (le peuple veut la Coupe d’Afrique).
En plus des 3 000 supporteurs qui sont déjà en Égypte, informe la même source, les autorités algériennes ont programmé 28 vols, dont neuf assurés par des avions militaires, qui partiront de plusieurs villes du nord et du sud du pays vers Le Caire avec à leur bord 4 800 supporteurs supplémentaires.
Des mesures jugées « démagogiques » et « populistes » par une partie de la population. D’autant plus qu’elles rappellent des pratiques héritées de l’ère Bouteflika.
Un défi majeur demeure. A en croire certains observateurs de la scène politique algérienne, le gouvernement a l’obligation de tout mettre en oeuvre afin de permettra aux Fennecs de décrocher le titre de champions d’Afrique à l’issue de la finale du 19 juillet.
Ceci permettra d’éviter le chaos et de refermer définitivement les pages sombres qui ont entaché l’histoire sociopolitique de l’Algérie.