C’est l’une des plus importantes communautés togolaises vivant à l’extérieur. Mais, depuis un certain temps, la diaspora togolaise en Côte d’Ivoire cristallise toutes les attentions, dans le mauvais sens. En raison notamment de quelques problèmes de personne mais aussi de leadership entre ceux qui ont la charge de la diriger. C’est dans ce contexte que Léon Napo Gbati se présente à l’élection du bureau de l’Union des Togolais de Côte d’Ivoire (UTOCI) prévue fin juillet – début août 2022.
Travailleurs, sérieux, honnêtes, les Togolais inspirent confiance et respect en Côte d’Ivoire où ils se sont installés depuis les années 1980. On les retrouve dans l’enseignement, la maçonnerie, la menuiserie, et aujourd’hui dans les affaires. « Il n’y a pas d’élève ici en Côte d’Ivoire qui n’ait pas été formé en cours primaire ou au secondaire par un enseignant togolais », aiment à dire les Ivoiriens qui reconnaissent aux Togolais leur sérieux et leur ardeur au travail. « Vous ne verrez jamais un Togolais être mêlé dans une affaire de vol ou d’escroquerie ici en Côte d’Ivoire« , c’est un autre témoignage qu’on entend souvent au sujet de la diaspora togolaise en Côte d’Ivoire.
Cette réputation d’hommes travailleurs et honnêtes, les Togolais se la sont bâtie au fil des années au pays de Félix Houphouët-Boigny qui les avait tant sollicités pour construire son pays dans les années 80. Pas donc étonnant qu’il y ait, à Abidjan par exemple, des quartiers dits de Togolais – comme Port-Bouet ou Koumassi – ou qui ont pris des noms togolais à l’image du quartier Anani, à Grand Bassam. C’est dire toute l’importance de cette diaspora.
Ainsi, afin de mieux s’organiser en tant que communauté, les différentes associations créées par les Togolais ont décidé de fusionner dans un seul creuset: l’Union des Togolais de Côte d’Ivoire créée en 2003. Le vivre-ensemble, la cohésion, l’unité, la solidarité, la fierté nationale etc. étaient les maîtres-mots de cette nouvelle association qui a fait du chemin pendant de longues années avant la descente aux enfers. Intérêts personnels, guerre de leadership, l’UTOCI n’est désormais que l’ombre d’elle-même.
Redorer l’image des Togolais et du Togo en Côte d’ivoire
La fin de ce mois de juillet marquera le début d’un processus électoral pour le renouvellement du bureau de l’UTOCI. Léon Napo Gbati, c’est ce nom qui revient avec insistance comme celui du très probable futur président de l’Union. Il est présenté comme un homme de consensus. Son entourage le décrit comme un homme affable. « Monsieur Gbati Napo, c’est l’ami de tout le monde. Sans exagération, je dirai qu’il est le seul capable de construire un pont entre les protagonistes de la crise qui mine les responsables d’associations de la diaspora ici en Côte d’Ivoire« , témoigne Serge, la cinquantaine, enseignant togolais à Abidjan.
Seul candidat en lice pour le moment, Léon Napo Gbati a l’avantage de faire l’unanimité. Il se dit même que sa candidature est le fruit de plusieurs semaines de consultations des Togolais vivant en Côte d’Ivoire. « Nous avons besoin que notre image d’hommes sérieux et respectés soit rétablie. Pour cela, il nous faut un dirigeant respectueux et respectable, capable de nous réconcilier« , confie Nadjombé, tenancier d’un maquis dans la commune de Bingerville.
Le candidat Gbati vient donc avec le triptyque ‘réconciliation, restauration et relance’. Réconcilier les acteurs de l’UTOCI, relancer les activités de l’Union, restaurer l’image abîmée des Togolais et donc du Togo en Côte d’Ivoire, l’homme d’affaires togolais nourrit vraiment l’ambition de faire renaître ce qui faisait la fierté de la diaspora togolaise.