L’âge requis pour prétendre à la magistrature suprême au Gabon passe de 40 ans à 18 ans révolus. Diversion ou banalisation de la fonction présidentielle ? La disposition divise le pays d’Ali Bongo.
« Sont éligibles à la présidence de la République tous les Gabonais âgés de 18 ans révolus, jouissant de leurs droits civils et politiques et n’ayant exercé des responsabilités politiques dans un pays étranger », souligne l’article 2 de l’ordonnance portant élection du président du Gabon adoptée.
Cette disposition est contraire à la Constitution de 1997 qui disposait que «sont éligibles à la présidence de la République, tous les Gabonais des deux sexes jouissant de leurs droits civils et politiques, âgés de 40 ans au moins».
La caution pour être candidat reste fixée à 20 millions de francs CFA. Utiliser les moyens de l’État à des fins électorales est interdit.
« L’âge de 18 ans n’est pas une obligation. Mais si, à 18 ans, quelqu’un estime qu’il est assez mature pour prétendre à la fonction suprême, il pourra toujours essayer. Comme on dit : aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. Ça nous paraît être de bon sens. Et c’est une belle évolution démocratique », explique Alain-Claude Bilie By Nze, le ministre de la Communication.
« C’est une petite diversion. Ça prête à sourire, mais ça ne nous fait pas vraiment avancer. Ça c’est l’esprit. La lettre, attendons voir. Mettre tout le monde au même pied d’égalité… Je demande à voir. Comment on dit : qui vivra verra… », répond Guy Nzouba Ndama, ancien président de l’Assemblée nationale, devenu opposant.