C’était il y a 21 ans en RDC. Les armées rwandaise et ougandaise s’affrontaient à Kisangani, dans l’est du pays. Ces combats firent des centaines de morts parmi la population congolaise et causèrent d’importants dégâts matériels et environnementaux. A l’occasion de ce 21e anniversaire, la fondation Panzi, dirigée par le docteur Mukwege, a publié, samedi 5 juin, un plaidoyer en faveur de l’adoption d’une stratégie nationale holistique de justice transitionnelle.
La fondation appelle ainsi à une réforme du secteur de la sécurité et à des poursuites judiciaires contre les auteurs des crimes les plus graves.
Elle insiste également sur l’importance de fournir des réparations aux victimes et sur la nécessité de mettre en place des mécanismes de recherche de la vérité. RFI a recueilli les propos du message vidéo diffusé, samedi.
« Ces crimes les plus graves et leurs conséquences dévastatrices, qui sont documentés dans le rapport Mapping, ne peuvent rester rangés dans les oubliettes de l’histoire. Ils sont imprescriptibles. Aucune immunité, aucun compromis ni rayer le politique ne peut être invoqué pour éviter les responsabilités des auteurs de ces crimes et de leurs commanditaires. Après des décennies de guerres à répétition et d’instabilité, nous ne pouvons plus tolérer que le quotidien de la population congolaise soit jalonné d’atrocités de masse commises par des acteurs étatiques et non étatiques, congolais et étrangers, dans un climat d’impunité totale. »
« Nous aspirons à ce que toutes les forces vives de la nation s’impliquent dans le processus de justice transitionnelle en gestation en RDC et s’approprient le contenu de cette stratégie pour réclamer au gouvernement congolais et à la communauté internationale, l’instauration d’un Tribunal pénal international pour la République démocratique du Congo ».