Les habitants de Kumba sont sous le choc. L’Union africaine se dit ‘horrifiée’. Les États-Unis appellent à la fin des violences. Les condamnations se succèdent, depuis l’annonce, le 24 octobre, de l’assassinat de huit élèves dans une école privée de Kumba, dans la région anglophone du Sud-Ouest du Cameroun.
Selon les témoignages recueillis sur place par Jeune Afrique, huit élèves ont été tués par des individus encore non identifiés ayant fait irruption samedi dans l’enceinte du collège Mother Francisca, un établissement privé.
La même source explique que les assaillants – neuf individus vêtus en civil et non cagoulés – ont fait irruption à moto peu avant la sortie des classes prévue à midi.
Les alentours de l’établissement scolaire étaient alors bondés d’élèves. Dans les régions anglophones du Cameroun, le samedi est un jour de cours ordinaire, en raison des opérations « lundis villes mortes » qui amputent la semaine d’un jour de classe.
Après avoir tiré en l’air, certains des assaillants sont entrés armés dans la classe de form one – qui correspond à la sixième dans le système éducatif anglophone – et ont ouvert le feu sur les jeunes élèves.
Le bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) évoque des enfants « découpés à la machette ». Le bilan fait également état d’une quinzaine de blessés.
Colère
Selon les autorités camerounaises, cette attaque est sans équivoque « l’œuvre des milices séparatistes ».
Si cette thèse est également partagée par de nombreux habitants de Kumba, la facilité avec laquelle l’attaque a été menée les révolte.
« On nous a assuré que nos enfants seraient protégés à l’école. Comment cela a-t-il pu arriver ? Aucune cause ne peut justifier le meurtre d’innocents enfants. », s’est offusqué John Enow, dont le jeune fils de son voisin, âgé de 11 ans, fait partie des huit victimes.
Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, s’est dit « horrifié » par cette nouvelle, tout comme l’ambassadeur de France au Cameroun, Christophe Guilhou, qui demande que leurs auteurs soient « traduits en justice et condamné ».
L’Union européenne dénonce quant à elle « une violation du droit international sur les populations civiles ».