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Au Kenya, le chef du parti Azimio La Umoja One, Raila Odinga, battrait le chef de l’Alliance Kwanza du Kenya, William Ruto, aux élections, selon un sondage d’opinion réalisé par Ipsos.
Le sondage publié aujourd’hui place Raila en tête avec 47% et Ruto 41%. Le candidat présidentiel du parti Agano David Mwaure obtiendrait 3,8 % et le candidat présidentiel du parti Roots George Wajackoyah obtiendrait 0,2 %.
Selon les sondages, Raila Odinga s’impose comme un meilleur candidat qui apporte l’héritage et une meilleure gouvernance suivant son âge et son expérience.
Qui est Raila Amolo Odinga ?
Odinga, né le 7 janvier 1945 et affectueusement surnommé « Baba » ou « papa » en swahili, est maintenant pris dans un exercice d’équilibre complexe.
Membre de la tribu Luo, il est entré au parlement en 1992 et s’est présenté sans succès à la présidence en 1997, 2007, 2013 et 2017, affirmant avoir été escroqué lors des trois dernières élections.
Marié à sa femme, Ida, depuis près d’un demi-siècle, Odinga a trois enfants survivants et cinq petits-enfants.
Aujourd’hui âgé de 77 ans, les premières années de Raila Odinga en politique l’ont vu passer une grande partie de son temps en prison ou en exil alors qu’il luttait pour la démocratie sous le régime autocratique du président Daniel arap Moi.
Raila Amolo Odinga, un dirigeant politique kenyan chevronné et ancien Premier ministre, s’est longtemps présenté comme un incendiaire anti-establishment, bien qu’il appartienne à l’une des principales dynasties politiques du pays.
« Il a beaucoup de confiance à bâtir, en particulier dans son principal bloc électoral », a déclaré l’analyste politique kényane Nerima Wako-Ojiwa.
La passion de l’homme
Orateur charismatique, il a la réputation d’être têtu et parfois colérique.
Passionné de reggae, il a adopté la chanson de la star sud-africaine Lucky Dube « Nobody Can Stop Reggae » comme devise officieuse pour sa campagne ces dernières années.
Fan d’Arsenal, il attribue à son amour du football l’avoir aidé à développer une attitude philosophique envers le monde politique agité.
Il a étudié l’ingénierie dans l’ex-Allemagne de l’Est communiste et a nommé son fils aîné Fidel, décédé en 2015, du nom du révolutionnaire cubain.
Deux Familles du pouvoir au Kenya, pour la petite histoire…
Les familles Kenyatta et Odinga dominent la politique kenyane depuis que le pays a obtenu son indépendance de la Grande-Bretagne en 1963.
Le père d’Uhuru Kenyatta, Jomo, a été le premier président de la nation d’Afrique de l’Est tandis que son rival, Jaramogi Oginga Odinga, le père de Raila, a été vice-président.
Oginga, le dauphin ?
Les sondages de 2007 en particulier – que de nombreux observateurs indépendants considéraient également comme profondément imparfaits – ont jeté une ombre sur la politique kenyane, déclenchant une vague de violence ethnique qui a opposé les groupes tribaux les uns aux autres et coûté la vie à plus de 1 100 personnes.
Peu de gens s’attendaient donc à ce qu’Odinga et Kenyatta se serrent la main et tirent un trait sur des décennies de vitriol en mars 2018.
Connu universellement comme « la poignée de main », le pacte a stupéfait les collègues et partisans d’Odinga, laissant effectivement le Kenya sans opposition.
Arrivé au terme du mandat constitutionnel , le Président Kenyatta ne peut pas briguer un troisième mandat, les observateurs ont émis l’hypothèse que l’agitateur le plus connu du Kenya( Odinga) avait échangé son autonomie contre une chance d’être au pouvoir.
Probable accord politique entre deux vieux ennemis et amis.
L’élévation d’Odinga s’est faite aux dépens du vice-président du Kenya, William Ruto, qui s’est retrouvé mis à l’écart alors que les ennemis d’autrefois se rapprochaient.
Bien qu’il ne soit pas aussi riche que Kenyatta ou Ruto, Odinga est à la tête d’un empire commercial avec des participations dans des sociétés énergétiques.
