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Kenya : les chantiers qui attendent le nouveau président William Ruto

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En plus de mettre en place des promesses tenues lors de sa campagne, William Ruto, le nouveau président Kenyan doit travailler pour créer une réelle politique de l’emploi afin de réduire le taux de chômage endémique que connait le pays.

William Ruto, nouveau président de la République du Kenya à peine élu doit prendre le taureau par les cornes pour résorber la vie chère et l’inflation.  Après la pandémie du Covid19, le panier de la ménagère a commencé à se vider. La problématique de la vie chère s’est imposé pendant la campagne électorale, mais déjà l’impact de la guerre en Ukraine annonçait de pires lendemains et brouillait les perspectives d’une reprise économique. De 7,5 % en 2021, la croissance devrait tomber à 5,5 % en 2022, selon la Banque mondiale qui prévoit par ailleurs une détérioration de la balance commerciale cette année. Le Kenya importe habituellement un cinquième de ses céréales de la Russie et 10 % d’Ukraine, selon les chiffres officiels. L’agriculture pâtit aussi de la flambée des prix des engrais et se voit par ailleurs menacée par la sécheresse.

Ensuite, le nouveau président doit chercher à satisfaire  la jeunesse qui a été le pilier de sa  victoire. La création de l’emploi ayant été le sujet central de toute la campagne présidentielle de William Ruto, il devra passer du discours à l’acte. Le chômage est incroyable. Chaque année, c’est environ 500 000 jeunes  qui décrochent  un diplôme dans le supérieur. Mais la corruption, le népotisme ou l’exigence d’expérience constituent autant d’obstacles à leur entrée dans la vie active. Selon des chiffres officiels publiés en 2020, 5 millions de jeunes étaient sans emploi. Avec les trois  quarts de la population âgés de moins de 34 ans, la jeunesse est un des atouts du Kenya, mais son insertion dans l’emploi reste un défi. C’est d’ailleurs ce chômage qui a nourri le ressentiment des jeunes contre le gouvernement de Uhuru Kenyatta.

Au niveau de la gouvernance William Ruto aura à faire. Malgré sa position de première puissance économique de l’Afrique de l’Est, avec un PIB de près de 100 milliards de dollars, le Kenya reste gangréné par une corruption endémique couplée de détournements de fonds incroyables. « L’année dernière, le président de la République sortant révélait que plus de 2 milliards de shillings kenyans sont volés dans les caisses de l’Etat chaque jour. A l’époque c’était autour de 20 millions de dollars. » Sur ce point, le nouveau chef d’Etat devra convaincre l’opinion publique, sceptique sur sa capacité à inverser la tendance.

Sur le plan politique, William Ruto qui est parti de rien pour devenir président  doit maintenant convaincre dans sa nouvelle posture d’homme de la rupture : la rupture de deux grandes dynasties qui gouvernent le pays depuis plusieurs décennies : celle des Kenyatta (Jomo), premier président du Kenya et des Odinga (Oginga), son vice-président. Le nouvel homme fort sort de la pléiade et devra convaincre qu’il est l’homme de l’anti-establishment.

Essama Aloubou




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