« La guerre en Ukraine n’est pas une nouvelle Guerre froide », insiste Victoria Nuland, la sous-secrétaire d’État américaine en charge des Affaires politiques. Mais, souligne-t-elle, « un combat de l’autoritarisme contre la démocratie qui n’est pas sans conséquence pour le continent ».
Le message de Victoria Nuland est très clair et il s’adresse aux pays du continent africain qui se sont abstenus lors du vote de la résolution à l’ONU condamnant l’intervention en Ukraine.
La sous-secrétaire d’État américaine en charge des Affaires politiques les appelle à défendre un système international dont ils ont bénéficié, notamment par l’intermédiaire de missions de maintien de la paix.
« Ce que je voudrais dire aux Africains, c’est que même si ce conflit est loin d’eux, il a déjà un impact mondial. On parle d’un membre permanent du Conseil de sécurité, un pays qui compte 150 millions d’habitants et qui, sans aucune provocation, attaque son voisin au mépris de tous les principes internationaux. Quand on piétine les principes des Nations unies et de l’Union africaine ; quand on viole la souveraineté et l’intégrité territoriale d’un pays ; quand on livre un combat brutal et inhumain en attaquant des écoles, des hôpitaux et en provoquant des déplacements massifs de population, le monde entier doit se soulever. Ce qui est vrai pour nous, l’est aussi pour la plupart des pays africains. C’est pourquoi nous sommes très reconnaissants aux pays africains qui ont dit non à cette agression. L’Afrique d’ailleurs a déjà commencé à ressentir les effets de ce conflit : il y a quelques jours, Marioupol était encore le port principal pour l’exportation de blé vers l’Afrique. Aujourd’hui, la situation aggrave l’insécurité alimentaire qui pèse sur le continent et le Moyen-Orient ».
« « L’important, c’est qu’au moment où Moscou tente d’échapper à ces sanctions, l’Afrique ne devienne pas un sanctuaire pour l’argent sale russe, pour les gains mal acquis des oligarques qui voudraient y cacher leurs avions et leurs yachts. L’important, c’est de penser, et je le redis, aux conséquences de ce conflit pour le continent, avec la hausse des prix alimentaires et du carburant. De cette situation, Vladimir Poutine est le seul responsable. Il est dans l’intérêt de l’Afrique de dire non à cette guerre ; Vladimir Poutine, lui, ne pense qu’à ses intérêts et n’hésitera pas à user, et à abuser, de la bonne volonté des gouvernements africains pour dissimuler son argent chez eux. C’est le moment ou jamais de dire à la Russie : « Respectez les règles ou subissez notre colère à tous ».
Avec Jeune Afrique