Gérald Darmanin ne veut pas être “naïf”. Le ministre de l’Intérieur français, très en vue depuis l’atroce assassinat de l’enseignant Samuel Paty, veut aller jusqu’au bout de la dissolution du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) estimant qu’« il est temps d’arrêter d’être naïf ».
Pour Gérald Darmanin, le CCIF est « une officine contre la République ». Le ministre de l’Intérieur assure, dans un entretien à Libération, que le gouvernement dispose d’éléments permettant de « proposer sa dissolution ».
« C’est une officine islamiste qui invite des islamistes radicaux. C’est le cas de M. Hani Ramadan [frère de Tariq Ramadan], il y en a d’autres », fait valoir le ministre. « Je ne vais pas détailler (…) ce que nous allons envoyer au CCIF, mais qui nous donne les moyens, effectivement, de proposer sa dissolution ». Selon lui, le CCIF « considère qu’il y a une « islamophobie d’Etat », tout en étant subventionnée par l’Etat français puisque ses donateurs bénéficient par ailleurs de reçus fiscaux ».
A la suite de l’attentat à Conflans, Gérald Darmanin a proposé la dissolution du CCIF. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, Brahim Chnina, le père d’une élève avait en effet appelé à la mobilisation contre le professeur d’histoire, Samuel Paty, et demandé d’écrire au CCIF. Pour Gérald Darmanin, cette vidéo était une « fatwa », une « sorte de chasse à l’homme qui ne le dit pas ».
En outre, aux yeux de Gérald Darmanin, le CCIF « est une officine islamiste qui ne condamne pas les attentats ». « En ce qui concerne le dernier attentat, alors qu’elle est citée dans l’affaire, que M. Chnina la cite, donne son numéro de téléphone, elle n’appelle qu’au deuil ». Gérald souligne cependant que le gouvernement cherche « à combattre une idéologie, pas une religion ». « Les Français musulmans » sont « les premiers à être visés par ces islamistes qui veulent étendre leur pouvoir », assure-t-il. « Une très grande partie des musulmans de France sont les premiers à demander des actes forts de la part de l’Etat français ».
Pour échapper à la “guillotine” de Darmanin, le CCIF veut s’internationaliser. Suffisant pour éviter la dissolution?