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Cameroun: la nuit des longs couteaux autour de Paul Biya

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A trois ans de la fin du mandat du président camerounais Paul Biya, ses proches collaborateurs se livrent déjà une guerre sans merci sur fond de tribalisme primaire.

Pouvoir, famille, argent, coups fourrés, coups tordus… Le scénario de cette saga tropicale aurait pu être coécrit par Mongo Beti, Guillaume Oyono Mbia, Francis Bebey ou René Philombe ; et sa mise en scène échoir à Ambroise Mbia. Les décors, plantés tantôt au Cameroun ? Un palais – celui d’Etoudi. Sur le casting, deux clans qui se livrent ouvertement une guerre sans précédent, sous le regard impuissant d’un président de la République usé par 40 ans de pouvoir.

D’un côté le clan Nanga, une ethnie du Centre du Cameroun représentée par Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de la présidence de la République et homme lige de la première dame Chantal Biya. Et de l’autre, le clan Bulu, représenté par Samuel Mvondo Ayolo, le directeur du cabinet civil de la présidence de la République et soutenu par Louis Paul Motaze, le ministre des Finances. Derrière les deux clans, des petits lieutenants, acquis à l’une ou l’autre cause, ont formé des bataillons rivaux qui s’écrabouillent à balles réelles. Et c’est l’image de la présidence de la République qui vole en éclat.

Ces dernières semaines encore, cette guerre de tranchées a livré son nouveau visage. Celui d’un secrétaire général de la présidence décidé à découdre avec son adversaire Samuel Mvondo Ayolo, le directeur du cabinet civil de la présidence de la République.

Et c’est Georges Ewane, le conseiller technique en poste à la présidence de la République, l’un des sbires les plus dévoués de Ferdinand Ngoh Ngoh, qui a été chargé de faire le boulot. Par une note incendiaire adressée à Paul Biya, celui n’a pas enfilé ses gangs pour diaboliser le directeur du cabinet civil après une audience qu’il a accordée à l’ancien ministre de l’Eau et de l’Energie, Basile Atangana Kouna, fraichement sorti de prison.

Dans sa note d’information adressée  à Paul Biya intitulée : « réactions des internautes », l’ancien directeur central du pool radio à la Crtv s’est abondamment abreuvé dans les réseaux sociaux d’où les internautes sont, selon lui, «en ébullition, depuis la fin de la journée du 30 août 2022, suite à la publication d’une photographie devenue virale, prise selon toute vraisemblance dans le bureau du Directeur du Cabinet Civil. Georges Ewane, l’auteur de la lettre, s’indigne d’une photo sur laquelle l’on voit Mvondo Ayolo Samuel, en compagnie de Basile Atangana Kouna et d’Amougou Belinga Jean-Pierre. « La diffusion de cette photographie a immédiatement provoqué une bourrasque sur la toile et une grande Indignation au sein de l’opinion publique, qui ne comprend pas que des personnalités aussi controversées soient reçues en toute publicité par l’un des plus proches collaborateurs du Chef de l’État en la personne du directeur du Cabinet Civil», écrit le Conseiller technique. Il laisse ensuite croire dans sa lettre que Samuel Mvondo Ayolo et son hôte sont désormais des pestiférés.

L’auteur de la lettre ne loupe Jean Pierre Amougou Belinga, homme d’affaires et promoteur de l’une des plus grandes chaines de télévision privée qui a également assisté à la rencontre. Au sujet de Jean Pierre Amougou Belinga, Georges Ewane écrit : les « frasques à répétitions, connues du public qui le (Amougou Belinga) considère du reste comme un délinquant fiscal; dont les attaques contre le personnel des impôts ont récemment défrayé la chroniqueuse médiatique et provoqué l’ire de la communauté des contribuables ».

A l’analyse, cet épisode qui n’est qu’un scenario d’une violente guerre qui se livre autour de Paul Biya, fournit des clés essentielles pour comprendre ce qui se trame au Cameroun après le départ au pouvoir de celui règne sur la première puissance économique d’Afrique centrale depuis 40 ans.

Et dans tout cet imbroglio, c’est l’Etat qui prend les coups. Tout est bloqué à la présidence de la République et même les dossiers urgents se traitent désormais en fonction des intérêts des différentes factions. Jusqu’à  quand encore ?

Essama Aloubou




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