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Cameroun : une fabrique d’arme clandestine démantelée par l’armée  

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Une usine d’armes à feu artisanales a été découverte à Mokunda,  un village situé dans la périphérie de Buea, capitale régionale du Sud-Ouest où les séparatistes armés livrent une guerre sans merci contre l’armée depuis  six ans. C’est ce qu’a annoncé la gendarmerie camerounaise ce lundi 17 octobre.

L’opération de démantèlement  a été menée par la gendarmerie nationale. Les fabricants se sont installés  dans un garage automobile qu’ils ont transformé en une fabrique d’armes à feu. La descente des fins limiers de la gendarmerie  a abouti à la saisie de plusieurs armes et de munitions, de matériel militaire, de téléphones portables et de stupéfiants. Douze personnes ont également été interpellées. Les suspects ont été mis à la disposition de la légion de gendarmerie du Sud-Ouest pour besoin d’enquête, rapporte la télévision nationale. La fabrique en question a été scellée, soupçonnée de fournir des armes aux séparatistes et d’entretenir la guerre.

Cette opération a été rendue possible grâce à des informations du public, apprend-on. « La brèche nous a été offerte par un renseignement que nous avons reçu. Avec la collaboration de la population, nous sommes donc tombés sur cette usine », a déclaré le commandant de la 21e brigade d’infanterie motorisée, le colonel Louis Onambele à la CRTV-télé.

Cette opération intervient dans un contexte de recrudescence de la violence dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie à la crise anglophone depuis fin 2016.

Ce conflit qui couvait depuis des décennies est né du fait que  les anglophones du Cameroun se plaignant d’être marginalisés et éloignés des sphères de décision par l’administration majoritairement francophone de Yaoundé.

Environ 20% de la population camerounaise est anglophone. La fracture linguistique remonte au colonialisme.

D’abord colonisé par l’Allemagne, le Cameroun a ensuite été divisé par les puissances alliées, la Grande-Bretagne et la France, après la défaite des Allemands en 1916.

Les deux parties du Cameroun ont donc été administrées séparément jusqu’en 1961, date à laquelle les territoires britanniques, connus sous le nom de Cameroun méridional, ont obtenu leur indépendance et rejoint le Cameroun français déjà indépendant.

Le système de gouvernement fédéraliste dont ils ont convenu ne durera qu’une décennie. Le pays l’a abandonné lors du référendum constitutionnel de 1972, installant un système centralisé qui a permis au pouvoir de reposer fermement sur la capitale, Yaoundé.

Les anglophones disent avoir souffert d’une marginalisation accrue à la suite de ce référendum.

En 2016, les frustrations se sont multipliées. Les avocats et les enseignants anglophones se sont mis en grève à Bamenda et Buea, les capitales des régions du nord-ouest et du sud-ouest. C’est alors que la crise a débuté.

Le conflit a déjà fait , d’après l’organisation non gouvernementale International Crisis Group.

Essama Aloubou




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