En France, le Réseau respondere advocatus a déposé une plainte auprès du tribunal judiciaire de Paris vendredi contre les autorités camerounaises et contre X pour tortures et autres traitements inhumains et dégradants.
Dans sa plainte, le Réseau respondere advocatus évoque trois événements qui se sont déroulés l’an dernier au Cameroun: les manifestations du 26 janvier et du 1er juin, organisées par le parti d’opposition, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de l’opposant Maurice Kamto, ainsi que la mutinerie du 22 juillet, à la prison centrale de Yaoundé. L’association affirme que pendant ou après ces événements des tortures et des traitements inhumains et dégradants ont été infligés à des citoyens camerounais. « Ce régime utilise la force, l’armée, la police pour réprimer toute expression démocratique », estime maître Amédée Touko, juriste et secrétaire général de l’association.
Le Réseau respondere advocatu évoque les conclusions de plusieurs organisations internationales, comme Amnesty International ou Human Rights Watch, et dit détenir des photos et vidéos. Dans sa plainte, il cite des dizaines de noms : autorités nationales, régionales, militaires notamment des personnes soupçonnées d’avoir commis directement ces actes, mais aussi leurs supérieurs hiérarchiques.
L’association compte sur l’ouverture d’esprit d’Éric Dupont-Moretti, l’actuel ministre français de la Justice, pour l’aboutissement de sa plainte. « Nous pensons également que ce ministre nouvellement arrivé qui a un esprit quand même très ouvert en ce qui concerne les droits de l’homme, la liberté. Nous pensons pouvoir obtenir du parquet une attention très particulière », a confié Maître Amédée Touko dans des propos relayés par RFI.
Créée au début de l’année en France, le Réseau respondere advocatus regroupe une dizaine de juristes ainsi que des représentants d’autres professions. Elle se donne pour mission la défense des leaders politiques camerounais et africains qu’elle considère en danger en raison de leur engagement politique.