Le commandant de la force française Barkhane, le général Laurent Michon, a accusé, devant la presse, le groupe paramilitaire russe Wagner de « prédation » dans sa façon d’agir au Mali.
« Le code minier au Mali a changé et désormais (…) un certain nombre de dispositions ont été prises pour exploiter trois sites d’or par Wagner. Cela s’appelle de la prédation sonnante et trébuchante », a déclaré le général Michon lors d’une conférence de presse. Selon lui, « cela veut dire que, désormais, il va falloir commencer à payer » les mercenaires du groupe, estimés « à un peu plus d’un millier d’hommes, déployés en six mois au fur et à mesure au centre du Mali et à l’est ».
Le général Michon a affirmé que le groupe Wagner avait utilisé le principe du dealer en offrant une première dose gratuite au Mali: une protection contre les « méchants français » et des résultats rapides. « Dans le centre du Mali, ils ont fait 200 prisonniers, tous exécutés dans la foulée. C’est du résultat rapide de mercenaires », a-t-il ajouté.
Concernant la décision de retirer Barkhane du Mali, le général a assuré qu’elle n’était « pas liée à l’arrivée de Wagner, mais à la fuite en avant de Bamako, aux expressions de nous voir partir sans délai ».
Wagner plutôt que Barkhane
Depuis l’arrivée des autorités actuelles, à la suite d’un double coup d’État (2020 et 2021), les relations entre le Mali et la France se sont littéralement dégradées. Paris avait régulièrement remis en cause la légitimité des autorités de la Transition. Pour Bamako, l’attitude de l’Élysée était ni plus ni moins de la condescendance envers un « Etat souverain ».
Après l’expulsion de l’ambassadeur de France d’alors, Bamako n’a pas caché sa volonté de rompre avec Paris et sa détermination à traiter désormais avec la Russie. C’est désormais le groupe paramilitaire russe Wagner qui encadre l’armée malienne. Ce que la France n’est pas prête à accepter. S’installe alors une guerre de communication entre les deux pays, Paris n’hésitant pas à accuser Wagner d’exactions sur des populations civiles.
Les autorités maliennes ont donc ordonné le départ de la force française Barkhane présente dans le pays depuis 2013.