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Selon Marie Bergstrom, chercheuse à l’INED, le développement de plateformes de rencontres ne sont pas tant du communautarisme que de la reproduction virtuelle de filtres sociaux existant dans la vraie vie.
Illustration Saša Ostoja/Unit C.M.A. pour M Le magazine du Monde SAŠA OSTOJA/UNIT C.M.A. POUR M LE MAGAZINE DU MONDE
« Les gens ont cette idée utopique d’Internet qui ressemblerait à un immense espace fluide et horizontal, où tout circulerait librement. Mais on retrouve les mêmes habitudes en ligne que hors ligne : on tombe amoureux de ceux qui nous ressemblent. »
Et de relever que la même logique d’entre-soi est à l’œuvre lorsque des CSP+ s’inscrivent sur des applications spécialisées pour personnes diplômées sans que personne ne crie au communautarisme. La création de ces applis répond aussi à une logique de marketing « extrêmement basique », remarque la chercheuse : quand on ne peut pas attaquer frontalement le marché (déjà contrôlé par des géants comme Meetic et Tinder), on crée une spécialisation pour faire de la concurrence latérale. Autrement dit, une niche. « Les gens savent avec qui ils veulent sortir ou se marier, et, très souvent, c’est avec quelqu’un qui va partager leur culture, qui aura grandi dans le même genre de famille, qui aura la même idée de l’éducation. », remarque Laouari Medjebeur, le fondateur de Mektoube.
